La Vocation d’un syndicat c’est de défendre les intérêts matériels et moraux de ses adhérents à travers des actions, la grève en est une ; mais pour cette grève de l’UNTM, ni le moment ni le contexte le permet car pour qui connait la situation du Mali (une transition qui peine à démarrer convenablement, l’insécurité grandissante, Covid-19 et ses impacts économiques et financiers etc.), une union sacrée doit être faite autour de l’essentiel qui est e Mali au-dessus de tout
LUNTM parle de l’harmonisation des indices de salaire dans la fonction publique, des primes et des indemnités ou encore le sort des travailleurs compressés (des salariés d’entreprises d’État), l’emploi massif des jeunes…
D’accord c’est une revendication noble mais cette inégalité s’est dessinée au vu et au su de l’UNTM,
Avant la transition, les indices des salaires, les primes et les indemnités étaient-ils harmonisés ?
Pourquoi c’est maintenant que l’UNTM le réclame à une transition qui n’est là que pour 18 mois ?
Le problème des travailleurs compressés qui date de dizaines d’années et a survécu aux différents régimes démocratiques, tombe subitement sur la table de la transition.
Ces travailleurs ne réclamaient t-ils pas leurs droits avant la transition ?
Je ne comprends pas, depuis des années ce problème existe, l’UNTM ne l’a jamais soulevé sauf pendant cette transition.
Sous le régime IBK les médecins les magistrats les DFM, les Préfets étaient en grèves tout le temps, souvent même des grèves illimitées ou était l’UNTM ?
Occupée à se faire entretenir par l’ancien régime
Ceux-ci ne sont-ils pas des travailleurs ?
Au moment où les autres pays diminuent l’âge d’aller à la retraite, c’est cette même UNTM qui a fait prolonger l’âge de la retraite sous IBK, ce qui empêcher aux jeunes d’accéder à l’emplois
Aujourd’hui l’UNTM nous parle de “recrutement massif” des jeunes en instrumentalisant la question des jeunes. Où se trouve la cohérence ?
L’UNTM n’a jamais été là quand les travailleurs et les maliens avaient besoin d’elle et c’est maintenant on veut sanctionner tout un peuple qui ne demande que son pain quotidien.
Lorsque le M5 RFP demandait le départ de IBK et de son régime ou était l’UNTM ? pourtant tous les autres syndicats ont combattu le régime déchut sauf l’UNTM
On a vu l’UNTM accepter le moratoire sur les revendications sociales sous IBK, chose qui signifie que si IBK était resté l’UNTM allait continuer à manger sans penser au maliens et à ses adhérents.
Ne faut-il pas y voir des motifs cachés ?
Le peuple malien réclame la fin de l’impunité. C’est la raison des soulèvements ayant conduit au départ de IBK. La communauté internationale réclame également des preuves du sérieux de l’engagement des nouvelles autorités à lutter contre la prévarication des ressources publiques. Les discours, fussent-ils aux accents martiaux, ne suffiront plus à calmer ou à rassurer quiconque.
Le pouvoir actuel, est donc obligé de donner des gages de sérieux au peuple malien et à la communauté internationale. Ces gages de sérieux consistent à mettre rapidement en œuvre la loi portant répression de l’enrichissement illicite et d’autres mesures pour commencer à arrêter l’hémorragie des ressources de l’État. C’est là que l’UNTM entre dans la danse.
Les motifs déclarés de la grève ne sont pas ses motifs réels. L’UNTM ne veut pas que le « tou » de la lutte contre la corruption soit posé sur sa tête. Autrement dit elle ne veut pas que les fonctionnaires civils soient les seuls à porter le chapeau. L’UNTM refuse donc que les fonctionnaires voleurs soient jetés en pâture sur l’autel de la répression de l’enrichissent illicite pour apaiser le peuple. Face aux refus des fonctionnaires civils de servir de victimes expiatoires les moyens de répression du gouvernement sont très limités.
Ce qui reste de ce pays détruit par la guerre et l’insécurité, est paralysé par une grève de 5 jours qui fait suite à une de trois jours et qui préfigure une grève illimitée. Les morceaux de l’État émietté ne seront jamais rassemblés à ce compte.
L’UNTM ne veut pas être l’agneau sacrificiel de la lutte contre la corruption au Mali.
Les travailleurs syndiqués ne représentent pas 5% de l’emploi au Mali. 5% des maliens prennent en otage le reste du pays.
Aux autorités de la transition de prendre leur responsabilité pour trouver une solution définitive à ce problème.
Madou Traoré
Source : Reflet d’Afrique