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Insécurité, grogne sociale au Mali : Bah N’DAW acculé ?

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Difficile de dire exactement aujourd’hui ce qui arrive au président de la transition, Bah N’DAW. Rien n’est plus comme avant. Ses grandes déclarations faites à l’occasion de son investiture n’ont rien donné à présent. Au même moment, les populations, sous les menaces terroristes, s’impatientent. A quinze mois de la fin de la transition, il est encore difficile de dire avec certitude que la situation sécuritaire du pays s’améliore. Au contraire, plus de trois mois après le coup d’Etat du 18 août 2020, les Maliens se sentent encore plus en insécurité.

Dans un laps de temps, tout s’est pourri ou effondré. Aucune localité n’est plus à l’abri d’atrocités d’assaillants. Plus grave, des braquages se passent au cœur de Bamako en pleine journée. Aussi, des véhicules privés et ceux des transports en commun sont incessamment attaqués, des populations civiles et militaires tués ou enlevés, des biens matériels volés ou saccagés. Le pire, c’est que l’on a l’impression que rien de concret n’est fait ou en train d’être fait pour protéger les populations de ces actes odieux. Aussi, ceux qui doivent agir, semblent avoir leurs têtes ailleurs. Du coup, beaucoup de personnes se trouvant dans des zones de conflit et qui ont applaudi le départ du régime d’IBK jugé incapable, commencent encore à perdre de l’espoir.

En plus de cette situation sécuritaire, des mouvements syndicaux continuent de faire la pression. Cette grève de cinq jours de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) devrait être évitée par tous les moyens possibles et légaux. Après celle du 18 au 20 novembre 2020, ce deuxième arrêt de travail par la plus grande centrale syndicale du Mali n’est pas un bon présage pour les autorités de la transition, quand on sait également que les administrateurs civils sont toujours en grève illimitée. Ajouter ces grognes sociales à l’insécurité devenue globale dans ces derniers jours, il est inutile de dire que les autorités de la transition doivent agir vite.

Il ne s’agit pas de nominations ou de l’installation des organes de la transition, mais plutôt des actions concrètes visant à sécuriser les personnes et leurs biens sur l’ensemble du territoire national. C’est le seul  moyen pour réussir cette transition. Aujourd’hui, tout le monde est unanime que la priorité doit être donnée aux questions sécuritaires, à la réconciliation et aux formes institutionnelles et constitutionnelles annoncées. Tant que ces questions, surtout celles relatives à l’insécurité et à la réconciliation ne sont pas traitées avec la plus grande attention, aucun résultat crédible et durable ne pourra être obtenu à l’issue de ces dix-huit mois de transition. Cela ne devrait être le souhait de personne aujourd’hui. Parce que le plus grand souci de tout bon patriote actuellement doit être la réussite de cette transition pour permettre enfin à notre pays de tourner définitivement une page sombre de son histoire.

Aujourd’hui, les regards de tous les Maliens sont tournés vers le président de la transition, Bah N’DAW, pour trouver une solution pérenne le plus rapidement possible à ces différentes préoccupations afin de garantir la tenue des élections générales apaisées, sécurisées, fiables et crédibles sur l’ensemble du territoire national dans le délai convenu.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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