La démission forcée ou orchestrée de l’ancien président Ibrahim Boubakar Keïta(IBK) a été l’occasion de piller des magasins d’armement dans la garnison militaire de Kati. Plusieurs mois après, l’on assiste à une résurgence du grand banditisme sous toutes ses formes à Bamako et à travers le pays. Certains Maliens font le rapprochement entre les braquages à mains armées et le pillage de ces magasins de Kati.
Selon de nombreux citoyens, les armes qui ont été dérobées dans le camp de Kati à l’occasion des évènements du 18 août dernier servent lors des braquages. Ceux qui avancent ce postulat n’ont aucune preuve, mais ils précisent que des armes à feu sont en vente dans plusieurs endroits de Bamako. Et ce sont des militaires qui proposeraient ces armes à d’éventuels preneurs sans se soucier de possibles poursuites.
Plusieurs témoignages rapportent que des porteurs d’uniformes ne cachent pas les armes qu’ils ont à la maison. Selon une source, certains se permettent d’exhiber deux ou trois armes individuelles qu’ils ont à leur possession. Les populations commencent à se plaindre du comportement de certains militaires dont plusieurs sont proches du groupe qui a reçu la démission du président IBK. Une plainte est déposée contre l’un d’entre eux, un capitaine du camp de Kati qui est actuellement membre du CNT.
Cet officier a fait irruption dans des villages du cercle de Kolokani dont il est originaire pour intimider des gens. Plusieurs fois, on a signalé des tirs nourris d’armes automatiques dans les villages de sa localité. Et des attaques de bandits armés ont également été signalées par la population dans la foulée des tirs faits par le capitaine. Actuellement, les populations ont déposé une plainte contre lui en justice.
Autres faits troublants, c’est que des attaques de cars et autres véhicules de transport en commun ont eu lieu un peu partout. Certains estiment qu’il est incompréhensible que parmi ces attaques, il en a eu lieu non loin d’importants camps militaires. Malheureusement, les malfrats arrivent toujours à prendre la tangente sans être poursuivis par une quelconque autorité. La multiplication de ces vols laisse penser que les autorités militaires ne font rien pour assurer la sécurité des populations abandonnées à elles-mêmes dans un contexte de crise globale de sécurité qui ne touche plus que le nord et le centre du pays. Plus personne n’est à l’abri du danger.
Source: La Sirène