Il y a dix jours, plus d’une centaine d’ouvriers saccageaient l’usine d’un fabricant d’iPhone, dans le sud de l’Inde. Ils accusaient cette entreprise de ne pas les avoir payés depuis de nombreux mois, ou seulement une partie de leur salaire. Après enquête, Apple vient de sanctionner ce sous-traitant, appelé Wistron, qui a reconnu des erreurs et renvoyé l’un de ses directeurs.
De notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
C’est l’histoire d’une croissance industrielle trop rapide : la nouvelle usine Wistron située près de Bangalore, dans le sud de l’Inde, a multiplié par cinq en six mois, le nombre d’employés.
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Dans cet empressement, la direction n’a pas respecté les bases du droit du travail indien. Selon le rapport de l’inspection du travail, la société n’avait pas de registre d’employés, ni de décompte précis des heures supplémentaires. Les travailleurs n’étaient donc pas payés correctement pendant de nombreux mois, ce qui a causé leur violente révolte.
Le sous-traitant sous observation
Apple a placé ce sous-traitant sous observation et ne lui fournira plus de nouveaux contrats jusqu’à nouvel ordre. Ce qui satisfait KN Umesh, secrétaire général du syndicat CITU dans cet Etat du Karnataka.
« La réaction d’Apple montre que les ouvriers avaient des raisons de se plaindre. Mais ces plaintes deviennent violentes car dans ces usines, la direction ne laisse pas les syndicats opérer. L’autre usine de Wistron n’a pas de syndicat non plus. Nous demandons maintenant qu’Apple oblige ses sous-traitants à respecter ce droit fondamental », estime-t-il.
Apple a commencé la production d’iPhones en Inde il y a 3 ans, afin d’éviter les importants droits de douane imposés aux téléphones importés de Chine. Mais les sous-traitants, souvent taïwanais, vont devoir être plus sensibles au droit local de cette démocratie s’ils ne veulent pas subir de telles répercutions.