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Éducation : l’examen du brevet de technicien affecté par la corruption

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Pour certains enseignants, les examens servent d’occasion pour se faire de l’argent auprès des candidats. Celui pour l’obtention du brevet de technicien est aussi affecté par la corruption, témoigne un jeune enseignant.

Pendant l’examen du brevet de technicien, la corruption fait fureur. Dans la spécialité secrétariat-administration, plus précisément au cours de  l’épreuve de dactylographie, certains enseignants s’adonnent à toutes sortes de manœuvres pour arriver à leurs fins. Je parle de ce que j’ai vu, même si je me dis que la manœuvre existe lors des autres examens.

C’était la première fois que je surveille un examen de brevet de technicien.  A 10h du matin, j’ai été approché par un autre surveillant: « Votre centre d’examen n’est pas intéressant », m’a-t-il dit. Ne sachant pas de quoi il parlait, je l’ai invité à m’en dire plus. C’est bien là qu’il a continué en me confiant qu’on a pour habitude de monnayer un service d’assistance aux élèves lors de cette épreuve : « Rédiger un tableau pour l’élève coûte 5000 francs CFA, l’épreuve de rédaction écrite en vitesse coûte également le même prix. Le montant peut aller jusqu’à 10.000 francs CFA pour chaque épreuve ». C’est comme cela que j’ai pris connaissance de l’existence de ce triste phénomène. Etant un jeune enseignant débutant, je me suis lancé dans mes recherches auprès des élèves-candidates elles-mêmes. Et je me suis aperçu que cette pratique existe depuis fort longtemps.

Source du phénomène

L’épreuve de dactylographie se fait en une journée et chaque élève doit rédiger un tableau précis en 45 minutes ainsi qu’en vitesse en 15 minutes. Il s’agit là de tester la capacité de frappe (saisie) de l’élève.

La plupart des candidates à cette épreuve ne maîtrisent pas bien les techniques d’utilisation de la machine à dactylographier et cela est dû à plusieurs raisons. D’abord, dans beaucoup d’écoles ou instituts techniques et professionnels, la dactylographie est très mal enseignée à cause du mauvais état des machines. Les élèves ne suivent généralement que des cours théoriques sans la pratique. Également, le manque d’intérêt de beaucoup d’élèves pour cette matière joue sur leur niveau. Ces différents facteurs  font qu’à l’examen, un grand nombre d’élèves éprouvent des difficultés à bien traiter les sujets. De même, bien que certaines candidates maîtrisent bien la matière, il apparaît que dans les centres d’examens les machines à dactylographier sont en mauvais état. Les enseignants qui surveillent les épreuves de dactylographie profitent donc de la faiblesse des candidates pour se faire de l’argent.

Comment ça se passe ?

Le plus souvent, en cours d’épreuve, des enseignants proposent aux élèves qui ne finissent pas à temps d’acheter un tableau tout conçu ou de payer pour les assister dans l’épreuve de vitesse, le plus souvent les deux. Il y a des élèves, également, qui proposent aux enseignants d’acheter l’épreuve dans laquelle elles n’ont pas pu faire de grands efforts.

Les surveillants qui s’adonnent à cette pratique ont deux techniques : soit, ils demandent à une élève qui a bien fait le travail de faire pareil pour les candidates qui ont payé : «  J’ai repris la même épreuve plus de 9 fois pour les surveillants », me confie une candidate de mon centre d’examen. Soit ils échangent la copie des candidates qui ont bien fait le travail contre celles qui ont payé. Cette pratique, vous le voyez bien, comporte de lourdes conséquences sur les notes d’examen des élèves.

« Dans notre centre d’examen, les enseignants qui nous surveillaient n’avaient pas le temps de rédiger les épreuves par eux-mêmes. Une fois qu’on paie, ils observaient et échangeaient les copies d’une élève qui a travaillé contre celle d’une élève qui a payé », témoigne une élève dans un centre de formation technique et professionnelle.

Les autorités en charge de l’éducation, notamment le centre national des concours et examens, sont fortement interpellées afin de prendre des mesures fermes contre cette pratique.

Source : Benbere

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