La Covid-19 vient encore d’endeuiller le Mali en cette fin d’année. Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition, président de l’Union pour la République et la Démocratie(URD), est décédé ce vendredi en France du coronavirus.
L’information est confirmée par plusieurs proches de la famille et des cadres du parti de l’ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaireouest-africaine. Ces sources indiquent que Soumaila Cissé a été évacué à Paris pour y être pris en charge avoir contracté le coronavirus pendant qu’il séjournait au Niger.
Le destin de l’homme était donc lié à cette année 2020 qui n’aura pas été de tout repos pour lui. On se souvient, en effet, du rapt dont Soumaila Cissé a fait l’objet. Il avait passé six mois en captivité, pris en otage par des groupes terroristes au Nord du Mali.
Sa libération en octobre dernier avait mis du baume au coeur des Maliens. Après la mobilisation exceptionnelle pour sa cause, il est libéré en compagnie de la Française Sophie Pétronin et deux autres otages italiens par les autorités de la Transition nouvellement installées.
Soumaïla Cissé est né le 20 décembre 1949 à Tombouctou. Membre fondateur de l’Adema Pasj, il a été plusieurs fois ministre et a occupé divers postes de responsabilité. D’abord secrétaire général de la présidence, il se verra confier entre 1993 et 2000 les portefeuilles des Finances, du Commerce et de l’Équipement a plusieurs reprises. En plus d’avoir dirigé le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
Le natif de Tombouctou était sans doute une figure emblématique de l’histoire politique du Mali. Soumaila Cissé a incarné l’opposition au régime du président Ibrahim Boubacar Keïta comme Chef de file de l’opposition. Il a été à trois reprises candidats à l’élection présidentielle.
Soumaïla Cissé a été recalé trois fois aux seconds tours : en 2002 sous les couleurs de l’Adema Pasj face à Amadou Toumani Touré, en 2013 contre Ibrahim Boubacar Keïta avec l’URD et en 2018, de nouveau candidat, ” Soumi Champion “, comme l’appellait affectueusement ses partisans, à affronté IBK au second tour de la présidentielle. Crédité de 32,8 % des voix, il conteste les résultats et dénonce des fraudes. Il était inaudible.
Soumaïla Cissé a également dirigé la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de 2004 à 2011. Avec cette somme d’expériences, accumulées au fil du temps, il s’en est allé sans réaliser son rêve d’être président du Mali. Pour lui, le glas a sonné en ce Noël. Que son âme repose en paix !
M. TOURÉ
ESSOR