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Aguibou Bouaré : « Nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes »

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Les Conseils de Boubacar Keita, fils de l’ex Président IBK, ont saisi par courrier en date du 21 décembre 2020 le Président de la CNDH pour un accompagnement, afin qu’il sorte « rapidement des conditions arbitraires et dégradantes à lui imposées ». Dans cet entretien,  Aguibou Bouaré revient pour Journal du Mali sur ce dossier et ceux d’autres arrestations extrajudiciaires.

Quelle suite allez-vous donner à ce courrier ?

Nous avons pris le dossier en main et nous sommes en train de l’analyser. Naturellement, comme la loi l’indique, nous devons entreprendre des investigations et essayer d’établir les faits. Au cas où ces faits seraient avérés, nous allons dénoncer la situation et demander aux autorités de tout entreprendre pour la régulariser.

Qu’est-ce qui a été fait depuis que vous avez pris connaissance du dossier ?

Nous menons beaucoup d’actions en marge de l’espace public. Les actes que nous posons peuvent être des approches informelles des autorités, pour leur rappeler les situations qui ne sont pas conformes aux droits de l’Homme. Nous avions donc pris quelques contacts déjà, mais il faut reconnaitre que le courrier des Conseils nous a donné beaucoup plus d’éléments. Aussitôt nous avons pris contact avec les autorités compétentes. Nous sommes en train de poursuivre les investigations et nous ne manquerons pas, s’il est établi que c’est une mise à résidence sans base légale, de conclure à une situation qui viole les droits de M. Keita.

Comment réagissez-vous à l’interpellation extrajudiciaire  de trois personnes par la SE dans la nuit du 21 décembre ?

Nous avons appris l’information comme tout le monde. Nous sommes en train de constituer des dossiers là-dessus. Mais il faut déjà rappeler le principe qu’une personne ne doit pas être l’objet de disparition forcée. Il faut que tout le monde fasse attention. Ce sont des actes qui peuvent vous rattraper après. C’est le lieu de rappeler que les droits de l’Homme ne sont pas le fruit d’une imagination ou l’opinion d’une quelconque personne, mais des obligations souscrites par l’État du Mali.

Êtes-vous inquiet d’une possible dégradation de la situation des droits de l’Homme sous la Transition ?

Notre combat n’est pas lié à un régime ou à une situation quelconque. Quand nous voyons venir des situations qui peuvent constituer des violations des droits de l’Homme, nous les dénonçons. Nous devons  avouer aujourd’hui que nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes. À chaque fois que nous avons eu notre mot à dire, nous avons souhaité que la protection des droits de l’Homme soit au cœur des préoccupations de la Transition.

Source : Journal du Mali

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