La République tchèque fait en effet partie des rares pays, comme la Suède et l’Estonie, à s’être déjà engagé à participer à la nouvelle Task Force Takuba de l’opération Barkhane. Sur notre antenne l’été dernier, Jean-Dominique Merchet analysait ainsi la décision tchèque de participer à la Force Takuba :
« La participation de la République tchèque à l’opération Takuba au Mali est importante pour la France parce que la France a besoin d’avoir des alliés européens avec elle. Lorsque l’idée de cette opération a été lancée par la ministre française des armées, Florence Parly, on parlait d’une dizaine de pays qui devaient se joindre à la France pour contribuer à la formation et au soutien des armées locales. Un an plus tard, on est loin de cette dizaine puisque seuls trois autres pays européens – la Suède, l’Estonie et la Tchéquie – ont répondu à l’appel. Donc c’est extrêmement important pour la France. Paris compte sur les Européens pour partager le fardeau, d’une certaine manière. La France pense qu’elle est trop engagée seule au Mali – elle a donc besoin à la fois de ces alliés européens et de ces armées locales du G5 Sahel, donc malienne, nigérienne, tchadienne, etc… »
« Donc effectivement, même si c’est une contribution modeste (une cinquantaine ou soixantaine de soldats tchèques) au regard de l’ampleur de l’opération française (plus de 5000 hommes), le soutien politique que cette opération militaire traduit est vraiment déterminant pour la France. »
Photo: M. Švancara, Site officiel de l’Armée tchèque Photo: M. Švancara, Site officiel de l’Armée tchèque
« L’arrivée de 60 membres des forces spéciales Takuba à partir de février 2021 en plus de notre engagement de longue date dans l’EUTM revêt un caractère synergique et une importance exponentielle », notait la semaine dernière dans natoaktual.cz le chef de la mission diplomatique tchèque au Mali Robert Kopecký, selon lequel « la République tchèque est de loin le pays le plus actif dans la région après la France ».
Le Sahel est devenu une priorité de politique étrangère pour la République tchèque, qui s’est dotée pour la première fois en septembre d’un haut représentant – ou envoyé spécial – pour la région, Tomáš Uličný, interrogé par RPI le mois dernier :
« Pour nous, il est clair que la stabilité et la sécurité dans la région du Sahel sont très liées à la sécurité de l’Europe et de la République tchèque. L’instabilité dans cette région peut impacter la stabilité de l’Europe. Nous aimerions contribuer à stabiliser la situation dans cette région. »
Le chef de la diplomatie tchèque avait prévu un déplacement au Mali mi-décembre, mais en raison de la pandémie Tomáš Petříček a dû reporter sa visite à l’année prochaine.
Radio Prague