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Sécurité alimentaire: Retirés du marché allemand pour sa forte concentration en pesticides, les poivrons marocains commercialisés au Mali

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Les autorités de la sécurité alimentaire en Allemagne sont formelles : elles ont décidé de retirer les poivrons en provenance du Maroc de leur marché, après la découverte d’une concentration de 1 233% des résidus de pesticides sur un échantillon. Mais contre toute attente, ces légumes prohibés, inondent les marchés de légumes de la capitale malienne. Comme par magie. Au vu et au su de l’ANSSA (Agence Nationale de la Sécurité Sanitaires des Aliments) et de nos autorités.

Pour la composition de ce légume très prisé dans la cuisine malienne, il s’agit du méthiocarbe, une substance chimique phytosanitaire, qui entre dans la composition de produits servant à lutter contre insectes et acariens, dans les champs de certains fruits et légumes, comme les tomates, les poivrons et les courgettes. La présence de cette substance active dans les lots de poivrons identifiés par les autorités allemandes de la sécurité alimentaire, équivaut à 0,4 mg/kg, tandis que la nouvelle limite maximale approuvée dans l’Union européenne fixe sa teneur à 0,03 mg/kg, selon Horto Info.

En septembre 2019, la Commission européenne a mis en application le non-renouvellement de l’approbation de cette substance active, conformément au «règlement (CE) 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques».

Depuis, les pays de l’UE ont décidé d’abandonner l’utilisation du méthiocarbe dans les champs agricoles. Ils ont également procédé au retrait des autorisations de produits phytopharmaceutiques contenant cette substance. Pour cause, le règlement d’exécution de cette mesure évoque un «risque identifié pour les travailleurs en lien avec le chargement et le semis des semences traitées, ainsi que du risque pour les oiseaux, les mammifères sauvages et les vers de terre associés aux semences traitées». «Lorsque les États membres accordent un délai de grâce pour les produits phytopharmaceutiques contenant du méthiocarbe en vertu de l’article 46 du règlement (CE) no 1107/2009, il convient que ce délai expire au plus tard le 3 avril 2020», prévoit le texte, signifiant ainsi que l’échéance remonte à il y a près d’un an. Dans sa Classification recommandée des pesticides en fonction des dangers qu’ils présentent, en 2019 également, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé que cette substance était «hautement dangereuse» pour la santé humaine.

Des légumes contenant des pesticides interdits mais… vendus au Mali 

En plus de l’alerte donnée par l’OMS le poivron marocain est déversé presque tous les jours à Bamako sur les marchés de légume. Mais les autorités sanitaires restent de marbre, face à la commercialisation de ce ‘’poison’’.

De la même façon, d’autres pesticides interdits en Europe depuis 2007 et 2008 comme les herbicides Paraquat, Dichloropropène  et Cyanamide, rentrent dans la culture des fruits et légumes au Maroc, à cause de la faiblesse des réglementations de ce pays. Ces produits phytosanitaires contre-indiqués par l’Union européenne rentrent dans la culture des produits du Maroc comme la vigne, les fruits et les légumes. Mais à la stupéfaction générale, ces légumes et fruits en provenance du Maroc sont, largement, vendus au Mali.

Le silence coupable des autorités maliennes

Contre-indiqués en Occident depuis 2007 et 2008, ces pesticides et herbicides sont utilisées dans la culture des fruits et légumes du Maroc qui jusqu’ici sont commercialisés au Mali. Mais le hic qui titille, c’est  que ces produits sont, largement, distribués par des grossistes et des détaillants malgré une alerte occidentale. Pourquoi ?

La raison est simple, voire simpliste : les autorités en charge de cette question au Mali se soucient cent fois de leurs six sous que de la santé de nos concitoyens. Sur le marché, certains distributeurs de fruits et légumes, sont retissant, face à la vente de ces produits marocains. Ils martèlent : «les poivrons cultivés au Maroc ont été interdits à la vente en Allemagne, car ces légumes qui contiennent du méthiocarde sont dangereux pour la santé ».

Par contre, d’autres fournisseurs écoulent ces produits agricoles marocains comme du petit pain.

Interdit à la vente en Allemagne, les poivrons cultivés au Maroc contiennent du méthiocarde, qui est un produit phythosanitaire contre-indiqué depuis 2019 par l’Union européenne pour sa nocivité. Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.

Sur le plan allergique, la consommation du méthiocarde, entraîne chez l’homme des éruptions cutanées, le brusque  gonflement du visage et du cou pouvant engendrer une gêne respiratoire. Pire, ce pesticide utilisé dans la culture du poivron marocain est depuis 2019, soupçonné dans l’Union Européenne de lien avec la maladie de Parkinson.

Plus grave encore, une forte consommation des produits qui contienent du méthiocarde peut provoquer chez les consommateurs, une baisse importante des globules blancs dans le sang qui se manifeste par l’apparition ou la recrudescence d’une fièvre accompagnée de signe d’infection. Sans compter la diminution anormale des plaquettes dans le sang pouvant se traduire par des saignements du nez ou des gencives. Auxquelles s’ajoutent, l’incoordination motrice ; des tremblements ; la confusion ; l’hallucination ; la sécheresse de la bouche, les troubles visuels ; la constipation ; les palpitations du cœur ; la baisse de pression artérielle etc.

Autant de facteurs qui font  que le méthiocarde tout comme d’autres pesticides comme le paraquat, le dichloroprène et la cyanamide sont, aujourd’hui, interdits dans l’Union Européenne pour leur toxicité.

Mais contre quoi l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaires des Aliments (ANSSA) et l’association des consommateurs continuent de garder au Mali un silence coupable ? Qu’en est-il des autorités sanitaires qui gardent toujours la tête sous l’eau ?

En attendant, nos enquêtes se poursuivent.

Jean Pierre James   

SourceLe Nouveau Réveil

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