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Edito : Une transition de toutes les incertitudes au Mali

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L’ancien Président Nigérian, Goodluck Jonathan, par ailleurs médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, était à la tête d’une mission d’évaluation et de prospection de ladite organisation, après plus de quatre mois de transition au Mali. 48 heures ont suffi à la délégation ouest africaine pour se rendre compte des difficultés de démarrage de la machine transitoire, malgré la mise en place des organes. Goodluck Jonathan a, après s’être entretenu avec tous les acteurs politiques, dénoncé le manque d’inclusivité, mais aussi et surtout l’absence d’une feuille de route de la transition avec un chronogramme d’exécution des activités. Il n’a pas manqué de souligner le manque de concertation entre les acteurs politiques, toute chose qui rendrait difficile les indispensables réformes permettant de jeter les bases d’un Mali Koura. L’ancien Président Nigérian a évoqué les arrestations relatives à la tentative de déstabilisation des institutions, qui, selon lui, ne seront pas de nature à faciliter le bon déroulement de la transition

Quant au Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP, acteur majeur du changement au Mali, après avoir fustigé la gestion de la transition, qu’il a d’ailleurs qualifié de militaro-oligarchique, Choguel Maiga et ses camarades ont  dénoncé également le comportement à la fois arrogant et solitaire des militaires qui semblent avoir leur agenda clairement établi. Les leaders du M5 RFP disent avoir des inquiétudes par rapport à l’issue incertaine de cette transition.Les autres  leaders politiques ne sont pas restés en marge et ont fait remarquer à l’hôte du jour les mêmes inquiétudes quand on bon déroulement de cette période cruciale qu’est celle de la transition. Ce fut le cas du Président du PARENA Tiébilé Dramé et un baron de l’ex parti Majoritaire au pouvoir. Ils disent tous  ne pas comprendre pourquoi les autorités sont réticentes à la mise en place d’un organe unique de gestion des élections ?

Il n’est nullement exagéré d’affirmer que le Mali, loin de sortir de la zone de turbulence, s’enfonce chaque jour un peu plus dans un trou abyssal, tant les crises se multiplient, les défis immenses, et cela dans une indifférence, voire une insouciance totale des autorités de la transition, qui sont plus préoccupées par les privilèges et autres profits qu’elles pourront tirer, plutôt que de la réussite de la transition.Le Président de la Transition Bah N’Daw, son vice-président Assimi Goita et le Premier Ministre Moctar Ouane endosseront l’entière responsabilité d’un éventuel échec de la transition et seront tenus pour responsables devant l’histoire et le peuple malien. En effet, alors qu’il est encore temps, avant qu’il ne soit trop tard, le trio de tête de l’exécutif  de la transition doit s’atteler à corriger tous les errements commis jusque-là afin de rendre la transition  la plus consensuelle, la plus inclusive et la plus pragmatique possible.

Quant au médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, il a suffisamment de la matière pour le sommet de l’organisation sous régionale prévue pour le 23 janvier 2021 à Abuja au Nigéria. La CEDEAO doit rester droite dans ses bottes quant au respect des 18 mois et surtout la publication de la feuille de route et d’un chronogramme de mise en œuvre des activités de la transition.

                                                                                                                         

Youssouf Sissoko

SourceInf@sept

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