Le chef d’État-major des Armées maliennes a annoncé, samedi 16 janvier 2021, l’ouverture d’une enquête sur la mort des « trois prisonniers » alors qu’ils étaient en cours de transfert de Boulkessi vers Sevaré.
Que s’est-il passé avec les trois présumés djihadistes qui ont perdu la vie lors de leur transfèrement vers un camp à Sévaré, la semaine dernière ? Sur cette interrogation, seules des enquêtes pourraient permettre de donner une réponse certaine pour le moment. En attendant, la situation, qui intervient après l’attaque de Bounti, le 3 janvier 2021, donne lieu à plusieurs commentaires.
Selon les précisions du chef d’État-major général des Armées, ces présumés djihadistes ont été faits prisonniers à la suite « d’une rude phase de combat, dans le cadre d’une opération militaire antiterroriste » dans le secteur de Kobou, village situé à 25 kilomètres au sud-ouest de Boulkessi. « Trois des quatre prisonniers ont perdu la vie au cours de leur transfèrement de Boulkessi vers Sevaré », a précisé le chef d’État-major des Armées dans un communiqué, samedi 16 janvier 2021.
Dans un contexte, où des doutes planent sur le respect des droits de l’homme par les armées engagées dans le combat contre le djihadisme au Mali, il est important de veiller aux actions que l’on pose. C’est sûrement en connaissance de cela que le chef d’État-major général des Armées, à la suite de cet incident du mercredi dernier, n’a pas tardé à éclairer les lanternes tout en instruisant « l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les circonstances » du décès de ces trois prisonniers.
Cette situation intervient quelques semaines après le tollé autour de l’attaque de Bounty, dans la région de Mopti. Une frappe aérienne qui a couté la vie à une dizaine de personnes. Des enquêtes ont été annoncées afin de déterminer si réellement la frappe a visé des djihadistes ou des civils. Toutefois, notons que le contexte sécuritaire au Mali, voire dans le sahel, est de plus complexe avec 35 attaques asymétriques ayant visé les Forces de défense et de sécurité maliennes, les forces internationales, laMINUSMA et les groupes armés signataires, au cours du dernier trimestre 2020, selon le secrétaire général des Nations unies. Depuis fin décembre 2020, la force antidjihadiste française au Mali a perdu cinq soldats sur le sol malien. Dans une telle atmosphère, les armées doivent faire preuve d’une grande prudence.
Togola
Source: Le Pays