«On sera loin de cela. Vous savez pourquoi ? Parce qu’en 2022, l’Adema sera au pouvoir…». C’est la déclaration faite samedi dernier par le président de l’Alliance pour la démocratie au Mali – Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-PASJ) en réponse à une question relative à la possibilité que ce parti rejoigne l’opposition politique. C’était à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux du parti à la presse qui s’est tenue à son siège à Bamako-Coura. Le Pr Tiémoko Sangaré est allé plus loin en assurant que pour la prochaine élection présidentielle, l’Adema aura son candidat. Ce candidat qui n’est pas encore désigné, sera une «Abeille bon teint». Et comme d’habitude, le PASJ sera présent à tous les autres rendez-vous électoraux.
Auparavant, dans ses propos liminaires, le patron de la Ruche avait indiqué que l’année qui vient de s’achever a mis en exergue de nombreux problèmes dont la fragilité de notre système démocratique, mis à mal suite aux événements du 18 août dernier. La pandémie du coronavirus et les attaques terroristes récurrentes avec leur lot de pertes en vies humaines constituent aussi des défis à relever. «Notre conviction à l’Adema-PASJ est que nous ne pourrons jamais relever les multiples défis auxquels notre pays fait face dans la désunion politique et sociale», a-t-il soutenu. C’est pourquoi, insistera le Pr Sangaré, le PASJ s’est constamment inscrit dans une logique de rassemblement pour faire face aux périls qui guettent la nation entière.
Au cours de la rencontre, les questions d’actualité notamment la conduite de la Transition se sont invitées dans les échanges. Sur ce registre, le Pr Tiémoko Sangaré a expliqué que l’Adema est disposé à apporter tout son concours pour que la Transition non seulement se déroule dans les délais et surtout soit une réussite. Pour ce faire, préconisera-t-il, il faut une totale inclusivité et la concertation, en associant toutes les forces sociopolitiques du pays. Le président de l’Adema a estimé aussi que la Transition doit se focaliser sur ses missions essentielles.
Le dirigeant politique est du reste convaincu que sa réussite passera par le fonctionnement du cadre de concertation qui existe déjà entre le ministère en charge de l’Administration territoriale et les partis politiques.
De même, la question des réformes institutionnelles retient l’attention des responsables du PASJ. Sur le sujet, ils estiment, selon leur président, qu’il faut éviter d’aller dans l’aventure de la rédaction d’une nouvelle Constitution.
«Il faut aller vers une révision à minima de la Constitution en y modifiant les dispositions qui, à la pratique, sont sources de difficultés», a proposé le premier responsable de l’Adema. Pour étayer ses propos, il évoquera les prérogatives de la Cour constitutionnelle en matière électorale. De l’avis du Pr Sangaré, tant que ces prérogatives ne sont pas redimensionnées, quelle que soit la qualité de ceux qui siègent à la Cour constitutionnelle, cette institution ne pourra jamais produire d’arrêts irréprochables. Parce que, a-t-il argumenté, elle n’a pas objectivement le temps de connaître tout le contentieux électoral.
Répondant à une question se rapportant aux récentes «arrestations extrajudiciaires», le président de l’Adema a admis qu’il ne doit pas y avoir de situations où les citoyens peuvent être traités en dehors de la loi. Il a estimé que c’est la justice qui est chargée d’appliquer la loi.
Sur le chapitre de la vie du parti, Pr Tiémoko Sangaré a attesté que l’Adema est au mieux de sa forme, avec en projection l’organisation correcte des congrès du mouvement des femmes, de celui des jeunes et du parti. Occasion pour lui de rappeler que l’offre politique du parti pour le Mali, c’est la poursuite du «Projet Adema». Ce projet porte sur la conquête des libertés, de la démocratie en vue de la création des conditions de vie meilleure pour les Maliens.
Par ailleurs, le président de l’Adema a confié que le bureau qu’il dirige travaille aussi au rassemblement de la grande famille du parti, une mission assignée à la direction du parti depuis fort longtemps.
Massa SIDIBÉ
Essor