Un nouveau massacre endeuille le Darfour. Après plus de 80 morts ce week-end dans l’Ouest, c’est cette fois le sud de la province soudanaise qui est touché. Des affrontements tribaux ont fait au moins 55 morts et 37 blessés selon des sources locales. Là encore, il s’agit de combats entre tribus arabe et non arabe.
Avec notre correspondant régional à Nairobi, Sébastien Németh
Le gouverneur a annoncé un couvre-feu et l’envoi de renforts venus de l’est du Darfour. La région d’al-Tawil a été le théâtre de combats entre la tribu arabe des Rizeigats et celle, non arabe, des Fallatas, après un meurtre suivi d’une vengeance qui avait déjà fait plusieurs morts il y a une semaine. Les deux communautés s’affrontent régulièrement dans un cycle de violences-représailles s’étalant sur des décennies.
Déjà l’an dernier, un conflit avait opposé les deux groupes suite à un vol de bétail. Des médiations avaient permis la signature d’une cessation immédiate des hostilités en mai. Trois mois plus tard, les chefs des Rizeigats et des Fallatas avaient signé un accord formel au cours d’une conférence de réconciliation à Nyala.
Le manque d’infrastructures et l’accès aux ressources au cœur des tensions
Le texte prévoyait le paiement d’une diya, une compensation financière que les auteurs de crimes payent à leurs victimes. Le document promettait aussi l’organisation urgente de réunions pour améliorer les opportunités économiques, goudronner les routes, fournir des ressources en eau, des lieux de passage pour les nomades, des cliniques, des écoles ou encore des réseaux de télécommunications.
Une liste qui montre bien que le manque d’infrastructures et l’accès aux ressources sont au cœur des tensions au Darfour. S’ajoute à cela un ressentiment entre les deux tribus. Les Rizeigats s’étaient en effet alliés à la sinistre milice Janjawid notamment responsable du nettoyage ethnique durant la guerre civile.
RFI