Ce jeudi 14 janvier 2021, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh ANNADIF, Chef de la MINUSMA, a présenté ses vœux pour 2021 à la presse. Au cours de cette session, il est revenu sur les événements majeurs qui ont marqué l’année 2020 avant de dévoiler les perspectives pour 2021. «Nous avons tous vécu 2020 avec ses difficultés et ses tourments. Nous espérons que 2021 nous offre autre chose», a-t-il déclaré.
D’entrée de jeu, il a souhaité que la transition puisse aboutir à des résultats à la hauteur des attentes des Maliens et surtout que le Mali retrouve la paix, la stabilité.
En revenant sur l’année écoulée, M. Saleh ANNADIF, a déploré une année 2020 marquée surtout par le COVID-19 avec beaucoup de perte pour le Mali ainsi que le système des Nations-Unies. Autant de pertes qui, dit-il, nous laissent de mauvais souvenirs.
Dans son intervention, il a indiqué que la MINUSMA a envoyé une mission pour enquêter pour établir les faits sur les événements de Bounty en début de mois.
Au passage, il a salué l’arrivée de la délégation de la CEDEAO qui a passé 48 heures de visite en début de semaine, dans notre pays. De ses propos, il ressort que l’organisation sous régionale est attentive à ce que la Transition puisse se passer dans de bonnes conditions. A ce niveau, il a invité les autorités de la transition à mettre rapidement en œuvre les recommandations de cette mission ; notamment la feuille de route et la plan d’action.
Malgré les retards, le manque de consensus dans la formation des différentes institutions (Gouvernement, CNT) il s’est réjoui quand même du fait que ces organes de la transition soient déjà en place. «Elles sont opérationnelles et j’ose croire que ces organes se mettront au travail pour qu’on puisse aller vers cette transition que tout le monde attend », a-t-il déclaré.
Alors que la transition n’a plus que 14 mois pour organiser les élections, il a estimé que ce temps est suffisant pour faire beaucoup de choses. «Nous estimons que si les gens se mettent au travail, si la classe politique s’entend sur les règles du jeu, il est possible d’organiser des élections en 14 mois », a-t-il dit. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, il y a eu des transitions dans la sous-région qui ont reçu cette mission en 12 mois. Mieux, encore, M. ANNADIF sait, par expérience, que plus une transition est courte, plus elle est efficace. «Nous voulons des élections crédibles dont les résultats seront acceptés par tout le monde et qui vont donner une certaine légitimé aux futurs dirigeants», a-t-il insisté.
Mais, avant de faire les élections, dit-il, il y a des réformes administratives et politiques qui sont nécessaires et qui sont demandées par tout le monde. Car, a-t-il poursuivi, faire les élections pour faire des élections n’est pas la solution. Pour lui, il s’agit des élections crédibles, transparentes dont les règles sont acceptées par tout le monde. D’ailleurs, a-t-il rappelé, la mauvaise organisation des élections a été l’une des raisons pour lesquelles nous sommes tombés dans le coup d’État du 18 août 2020.
En tout cas, la MINUSMA a reçu le mandant d’appuyer le Mali dans l’organisation de ces prochaines élections. Pour son chef, la balle est dans le camp de la classe politique malienne qui doit prendre conscience pour discuter, car les Maliens ont leur destin en main.
Malgré la recrudescence des attaques terroristes, il a souligné l’engagement de la Mission onusienne à les combattre sans concession.
Dans les perspectives, il s’agit de continuer d’appuyer le Mali pour que cette transition ne soit une autre occasion ratée pour le Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-Matin