Mettre un terme à la crise que traverse le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), les Présidents des Groupements Professionnels et les Présidents des Conseils Patronaux de Régions, à qui appartiennent le pouvoir de décision souveraine au CNPM, représentant 26 organisations sur les 39 que compte le CNPM, ont validé, ce 13 janvier, une déclaration qui préconise la mise en place d’un Comité de Crise en guise d’organe dirigeant pour une période transitoire.
Les autres éléments du Plan de sortie sont : l’engagement des procédures administratives et juridiques nécessaires pour acter la mise en place d’une période transitoire au CNPM dont la durée sera fixée par l’AG ; la mise en place d’un comité de relecture des textes du CNPM ; l’organisation d’une Assemblée Générale de validation des nouveaux textes ; l’organisation d’une Assemblée Générale élective au terme de la transition.
La crise actuelle du CNPM est née à la suite de l’organisation des élections de renouvellement de mandat du bureau du CNPM vu que le mandat de l’ancien bureau arrivait à terme le 09 octobre 2020.
Faute de consensus, deux listes de bureau se réclament la légitimité de diriger le patronat. Ce qui met le CNPM dans une situation de crise sans précédent, à en croire les acteurs. Malgré toutes les tentatives de conciliation, les parties n’ont pu trouver une solution commune de sortie de crise. De fait, elles ont plongé le CNPM dans un nœud gordien avec son corollaire de feuilleton judiciaire et quelquefois de scènes de violence. Toutes choses qui, loin d’honorer l’image de la faîtière du Secteur Privé, accentue les dissensions et les clivages. Les faits sont qu’il y a aujourd’hui deux bureaux et deux Présidents du CNPM qui revendiquent tous la légalité et la légitimité en qualité d’organe dirigeant du CNPM. Chacun de ses bureaux ayant à la fois ses supporteurs et ses détracteurs au sein des membres du CNPM.
Pour prendre leurs décisions, apprend-on, les Présidents des Groupements Professionnels et les Présidents des Conseils Patronaux de Régions signataires de la déclaration, ont pris en compte le fait que les procédures judiciaires en cours prendront des années avant d’aboutir à des décisions définitives exécutoires.
Par ailleurs, ils sont mus, font-ils savoir, par le souci de restaurer la crédibilité du Conseil National du Patronat du Mali sérieusement malmenée à la faveur de la présente crise. Aussi, diagnostiquent-ils : ‘’cette situation, (…) a eu plusieurs conséquences autant pour le Secteur Privé que pour le pays telles : la perte de crédibilité et d’influence, le déficit de défense des intérêts du secteur privé, d’énormes pertes quant aux acquis syndicaux, l’absence de débats économiques, le déficit de stratégies économiques, la démobilisation des investissements, la marginalisation du secteur privé, etc.’’.
Selon les décideurs du Conseil National du Patronat du Mali, les enjeux et les challenges actuels sont de réconcilier les esprits et les cœurs ; de s’entendre sur l’essentiel afin de mettre fin à cette crise qui ne fait que perdurer et plonger les acteurs du secteur privé malien dans un désarroi total ; la reprise des activités de défense des intérêts du Secteur Privé. En effet, de mémoire d’acteurs du monde des opérateurs économique, de sa création à nos jours, sans doute, le CNPM traverse la crise la plus grave crise de son existence. C’est pourquoi ils estiment que tous, à l’unisson, ils doivent trouver une solution pour le sauver d’une perte d’influence, d’une perte de positionnement durable, voire d’une dislocation.
Dans le souci de résorber la crise, apprend-on de sources bien informées, si ce sont 26 organisations sur les 39 que compte le CNPM qui sont signataires de la déclaration, d’autres signatures sont attendues. En effet, certaines organisations, à en croire nos sources, ont déjà donné leur accord de principe pour grossir davantage le lot des signataires, permettant ainsi, du moins de manière transitoire, en attendant la décision de justice, au CNPM de continuer à remplir ses missions : représenter et de défendre les intérêts de ses membres; définir et de faire connaître le point de vue des entrepreneurs; favoriser la liberté d’entreprendre; promouvoir l’esprit d’entreprise; exprimer la volonté de progrès des entrepreneurs; contribuer à un dialogue social constructif; œuvrer à l’adaptation du système de protection sociale; promouvoir et développer une politique de formation.
PAR BERTIN DAKOUO
Info-Matin