Le cas de l’ancien ministre de l’Administration territoriale et membre du M5-RFP, le général à la retraite Moussa Sinko Coulibaly, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Très médiatique au plus fort du combat du M5-RFP, Moussa Sinko a décidé de ne plus parler après la chute du régime d’Ibrahim Boubabar Kéita. Lui qui avait été convoqué à la gendarmerie pour avoir tenu des propos assimilables au renversement du régime d’IBK était naturellement satisfait du départ de ce dernier.
Les gens continuent de s’interroger pourquoi Moussa Sinko n’a pas emboité le pas aux autres membres du M5-RFP comme Choguel Maïga. Ce dernier et bien d’autres membres du mouvement ont combattu les militaires qui ont renversé IBK tout au long du processus d’installation de la transition.
Ils ont chauffé la salle de réunion du Cicb où se tenaient les concertations sur la feuille de route de la transition en mettant tout en œuvre pour mettre les militaires en minorité.
On n’a pas entendu Moussa Sinko parler lors de ces discussions qui ont tenu en haleine les pro et anti Cnsp. Dans la foulée, le nom de Sinko a circulé dans la presse. On l’avait même pressenti président de la transition. Bien sûr, son nom circulait avec celui d’autres figures politiques ou militaires, mais certains pariaient sur lui plus que les autres étant donné qu’il est membre du M5-RFP.
Progressivement, Moussa Sinko a pris ses distances avec les membres du M5-RFP sans rompre officiellement avec ses amis de l’opposition sous IBK. Il a plutôt choisi le silence comme arme de guerre, même si des sources indiquent qu’il travaille avec le Cnsp. Des membres du Cnsp sont en tout cas proches de l’ancien ministre de l’Administration territoriale. Le général Amadou Aya Sanogo dont il a été le conseiller avant de devenir ministre est également proche du Cnsp.
Pour de nombreuses personnes, Moussa Sinko qui a démissionné de l’armée pour sa carrière politique est celui sur qui les militaires comptent. Depuis sa démission de l’armée, il s’est plus ou moins familiarisé avec le terrain politique. Il a un peu cheminé dans l’opposition, notamment aux côtés de feu Soumaïla Cissé au sein du FSD, une coalition de regroupements politiques dont était membre la Cofop. Elle a été fondée par plusieurs candidats à la présidentielle dont Moussa Sinko.
En jouant la carte Sinko, les auteurs du coup d’Etat n’auront rien à craindre puisque ce général à la retraite est un allié sûr. Par contre, certains estiment que l’ancien ministre de l’Administration territoriale peut être un trait d’union entre les militaires et les membres du M5-RFP.
N.D
Source : L’Alerte