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Nahawa Doumbia : l’inoxydable reine du Didadi

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À 62 ans, après une dizaine d’albums et de nombreux succès, la reine du Didadi n’a pas fini de faire rêver. Après une pause de 9 ans, elle revient avec « Kanawa », littéralement « Ne pars pas » en bamanankan. Un album de 8 titres, dont un dans lequel elle appelle à trouver des solutions collectives à l’immigration clandestine.

C’est en chanson que Nahawa  Doumbia explique le contenu de « Kanawa ». Questionnant les raisons de ces départs émaillés de drames qui endeuillent des familles entières, elle interpelle les dirigeants pour aider ces « jeunes à trouver du travail » et à ne plus mourir « dans le Sahara ou la mer, qui ont tué trop de gens ».

Sorti officiellement le 28 novembre 2020, après plusieurs reports dus notamment à la pandémie de Covid-19, « Kanawa » arrive 9 ans après « Kabako ». Un véritable « miracle » que cet avant-dernier album, qui a reçu un accueil inattendu, comme son titre, qui signifie « surprenant »  ou « étonnant ». Plus d’un millier de dates et des tournées à n’en plus finir ne lui ont laissé aucun répit pour préparer un autre opus, avoue la chanteuse.

Une voix intacte

Les mystères ne sont jamais loin lorsque Nahawa évoque son parcours ou sa vie. Sa voix, qui ne porte aucune marque du temps, en fait sûrement partie.  Pourtant elle n’a aucun secret et ne « fait rien de particulier pour l’entretenir ». « Il y a différents types de voix. Je rends grâce à Dieu. Plus je chante, plus ma voix s’aiguise. Cela vient peut-être d’un don », finit-elle par avouer avec le sourire.

Si chacun a le sien, son destin était bien tracé. « On ne savait même pas si moi j’allais survivre », se rappelle celle qui a perdu sa mère une semaine après sa naissance.

Son marqueur, le « solo de chant », qui l’a faite découvrir lors des premières éditions de la Biennale, elle le préserve. Parce que c’est « une musique qui a du sens. Je veux à travers mes chansons faire passer des messages et inciter à l’action ». 

Elle partage volontiers ses expériences avec les jeunes chanteurs et se réjouit que « plusieurs s’en inspirent ». Elle ne souhaitait pas que sa fille unique chante, mais celle-ci a néanmoins choisi cette voie. « Je partage souvent des chansons avec elle, mais elle a son propre style ».

Les jeunes accomplissent sûrement d’importants efforts, mais Nahawa souhaite qu’ils n’oublient pas « les bases de notre culture ».

Journal Du Mali

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