Après la session ordinaire du comité directeur de la CMA les 25, 26 ,27 et 28 janvier 2021 à Kidal, on est légitimement en droit de s’interroger sur les réelles intentions des ex-rebelles. Une des preuves qui doivent conduire Bamako à douter de la sincérité des hommes qui contrôlent Kidal est manifeste dans la profanation du drapeau Malien dans la région devant le regard complice de certains.
Mais le comble dans cette situation se trouve dans le silence de Bamako qui continue de faire profil bas après cette forfaiture de certains citoyens auxquels la nation a consenti tous les sacrifices. Signataire d’un Accord Pour la Paix et la Réconciliation la CMA en dépit de la participation aux gouvernements successifs du Mali, continue de fermer les yeux sur certaines actions de nature à compromettre toute avancée dans le processus.
La preuve est que Kidal demeure toujours sous contrôle des ex-rebelles et une région interdite au pouvoir de Bamako. Qui du reste n’accueille les représentants de l’Etat malien que dans des circonstances exceptionnelles : La dernière grande mission qui a vu la participation d’officiels maliens remonte à une semaine. Des membres du gouvernement ont mis le pied dans la ville par l’entremise d’un ministre, non moins leader du MNLA. Une visite pour aller remettre des fonds en vue de créer les conditions d’un développement de la région.
A l’occasion, il a été convenu de la réhabilitation et de la construction d’infrastructures à Kidal. Une opportunité pour certains de se frotter les mains à travers le marché. Des novices deviennent des entrepreneurs pour se remplir plein les poches. Cela se fera car Bamako veut payer la paix. Peu importe le prix. La situation ne date pas de maintenant. Tous les régimes successifs se sont prêtés au jeu croyant à la sincérité des partenaires. La mauvaise foi des ex -rebelles est dans la volonté de créer un état-major de la CMA dans la zone du gourma et les velléités de tracer les frontières à travers un communiqué farfelu et provocateur qui circule sur la toile, même si certains affirment que cela n’émane pas d’eux. Le Jeu trouble a trop duré pour que Bamako comprenne la logique en cours depuis des années.
LAYA DIARRA
Source: Le Soir de Bamako