Le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, Mme Bernadette KEITA, a animé un point de presse, le vendredi dernier, pour annoncer l’application de l’arrêté interministériel interdisant l’exportation du bois d’œuvre ou bois de sciage dans notre pays. L’avantage de cette décision, en plus la préservation de notre environnement, sera son impact économique.
Le pays assiste depuis des décennies à la coupe abusive de ses forêts destinées à l’exportation en l’absence d’un contrôle strict et à d’une réglementation rigoureuse. Conséquence : en trente ans, le pays a perdu la moitié de la superficie de ses forêts. Ainsi, de 32 millions d’hectares de forêts recensés en 1985, le pays n’en compte plus qu’environ 17 millions.
Face à la situation, le ministère de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, avec le ministère du Commerce et de la promotion de l’investissement, et celui de l’Economie et des finances, ont pris un arrêté interministériel le 1er février 2021 pour suspendre l’exportation du bois de sciage, une activité entretenue par des ressortissants d’un Etat pays puissant.
Avant cet arrêté interministériel, plusieurs textes ont été adoptés dont la finalité était de préserver notre environnement, a rappelé le ministre Mme Bernadette KEITA. Malheureusement, ces textes n’ont pas pu assurer l’exécution correcte des mesures de restauration, d’une part, et un contrôle efficace des quantités de bois à prélever, d’autre part, notamment le bois de sciage. C’est pour corriger ces insuffisances qu’ils ont eu recours à l’arrêté interministériel.
Selon le ministre Mme Bernadette KEITA, l’application de cette décision a un double avantage pour notre pays.
Elle permettra de protéger les forêts contre la coupe abusive en tout en précisant davantage le niveau de transformation requis par les textes en vigueur pour bénéficier d’une autorisation d’exploitation ou d’exportation du bois.
En outre, elle aura l’avantage de la transformation sur place du bois pour l’amélioration de son apport pour notre économie, à travers la création d’emplois et le relèvement du niveau d’industrialisation des unités de transformation.
La finalité de cette mesure, poursuit le ministre de l’Environnement, est de créer un cadre favorable permettant d’organisation de la filière bois du pays dans le respect des engagements régionaux et internationaux dans le cadre de la lutte contre la désertification, les changements climatiques, la restauration de la biodiversité, la dégradation des terres…
De son côté, le Directeur national des Eaux et forêts a indiqué que cette décision arrive au moment où les réserves des forêts des régions de Kayes et de Sikasso sont fortement menacées par l’exportation du bois. C’est pourquoi il s’est réjoui de l’arrêté interministériel qui va permettre de valoriser les produits forestiers du pays comme indiqué par le ministre.
Sans cette disposition, le laisser-aller dans ce secteur aura un impact très dangereux sur notre environnement avec ses conséquences sur l’agriculture, a soutenu le Directeur national.
Par Sikou BAH
Source: Info Matin