Au regard de la réaction du l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) mardi dernier, il y a lieu de se demander si le Gouvernement de transition était vraiment dans la dynamique de trouver une solution au front social.
Le Gouvernement de transition a tenté de jouer avec le feu. Les premières déflagrations étaient envisageables si une réponse diligente n’était pas apportée à la demande de l’Untm dans les heures qui ont suivi la signature « unilatérale » du procès-verbal de conciliation.
Cette organisation qui avait observé un temps après deux cessations de travail avait menacé de revenir à la charge pour « une grève dure ». Les syndicats qui disent avoir donné une nouvelle chance aux négociations dénonçaient « le laxisme » du Gouvernement dans le traitement de leurs doléances.
Cette opportunité de négociation offerte au Gouvernement de transition par l’Untm semblait accoucher d’une souris. Rien ne semblait bouger dans les pourparlers entre l’organisation de défense des travailleurs du Mali et les autorités actuelles. Ce, avant la signature du PV de conciliation.
Ce qui est marrant dans cette histoire, c’est que le ministre du Travail et de la Fonction publique, Arouna Toureh avait affirmé devant un parterre d’hommes de médias que le Gouvernement et l’Untm se sont compris et qu’il y a eu accord entre eux sur l’ensemble des points de négociation. La suite a été connue par tous.
Les clauses de la négociation n’avaient pas été respectées par la partie gouvernementale. Il était convenu que les observations de la plénière de validation soient intégrés au texte final. Ce qui n’avait pas été fait. Selon le communiqué dont nous nous sommes procuré une copie, l’Untm a dénoncé la signature unilatérale du PV de conciliation par le Gouvernement.
L’Untm dénonçait donc « une méprise » et le refus de signer doutant de la moralité du document qui, pour elle, restait flou. Le secrétaire général de l’organisation, Yacouba Katilé pense que le document qui avait été présenté n’allait pas dans l’intérêt des travailleurs du Mali ainsi que le secteur privé représenté par le Patronat.
Les rédacteurs du rapport manquent-ils drastiquement de niveau ou c’était un jeu trouble du Gouvernement.
Devant les journalistes pour ce point de presse, les ministres ont demandé au peuple de faire confiance au Gouvernement. Il faudra savoir aussi qu’on n’achète pas la confiance mais qu’elle se mérite.
Après la grève de 72 heures du 18 au 20 novembre et celle de 5 jours du 14 au 18 décembre, les Maliens n’étaient pas à l’abri d’une nouvelle grève de l’Untm si les deux parties n’avaient pas apposé leurs signatures sur le document. Ce vendredi 5 février a été sain pour le Mali en attendant un autre jour plus sain pour l’application du PV!
Bazoumana KANE
Source: L’Alerte