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Florence Parly défend Barkhane devant le Sénat français : « Barkhane n’est pas éternelle, mais à court terme, nous allons rester… »

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Hier, mardi 9 février 2021, au Sénat français , Barkhane, l’opération française au Sahel, était au centre d’un débat public. Le ministre des Armées françaises, Florence Parly, et celui des affaires étrangères françaises, Jean Yves Le Drian, ont défendu âprement l’opération française Barkhane lors des débats avec les sénateurs français. «Barkhane n’est pas éternelle, mais à court terme, nous allons rester, ce qui n’exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent. Les pays sahéliens souhaitent que nous continuions à les aider et les résultats obtenus nous permettent d’accentuer la stratégie d’accompagnement des forces locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain», a déclaré Florence Parly aux sénateurs français.

A une semaine du sommet entre le G5 Sahel et la France à N’Djaména, les 15 et 16 février, le débat sur la présence au Sahel de l’opération française Barkhane continue. Hier, mardi 9 février, le sujet était au cœur d’un débat au Sénat français avec les ministres des Armées et des Affaires étrangères de la France. Pour convaincre les sénateurs sur la pertinence de l’intervention française dans le Sahel , la ministre des armées françaises, Florence Parly, est revenue sur l’historique de l’intervention de l’armée française au Mali. « Pourquoi nous sommes au Sahel : il y a  8 ans, le Mali a fait appel à la France pour stopper des colonnes de djihadistes qui fonçaient sur Bamako. Nous avons répondu à cet appel, car c’est ainsi que nous nous comportons avec nos partenaires et c’est ainsi que nous souhaiterions que nos partenaires se comportent si nous étions un jour agressés. Nous avons répondu à cet appel pour protéger le Mali et sa population, mais aussi protéger les Etats sahéliens des groupes terroristes qui veulent les détruire et les soumettre pour imposer leurs lois : terroriser et tuer tous ceux qui s’opposent à eux. Nous avons aussi répondu à cet appel du Mali parce que nous ne voulons pas que le sahel devienne un sanctuaire terroriste », a indiqué la ministre Parly aux sénateurs. Pour elle, depuis 8 ans, les forces armées françaises se sont sans cesse adaptées à cette menace et l’opération Barkhane a évolué, évolue et sera encore amené à évoluer. Quid de l’évolution de la stratégie française dans le Sahel  depuis le sommet de Pau ? Florence Parly a declaré qu’il y a un an, « les forces armées sahéliennes étaient débordées de toute part pour ainsi dire au bord de la rupture ».  « En l’espace de deux mois seulement, le Niger avait enterré 160 de ces soldats après les attaques d’Inates et Chinagodrar et le Mali 53 militaires et civils après l’attaque de la garnison à Indélimane. Il y a un an, on observait la montée du discours anti français qui n’était pas clairement démenti par certaines autorités des pays du G5-Sahel ; il y a un an, on observait aussi que la mobilisation des pays du sahel n’était pas à la hauteur des enjeux, et au milieu, il y avait un véritable boulevard pour DAESH et Al-Qaeda au Sahel qui multipliaient leurs actions et se renforçaient chaque jour davantage…. De ce sommet, nous sommes sortis plus forts et plus nombreux. C’était un message de remobilisation régionale et internationale dans la lutte contre le terrorisme… », a expliqué la ministre des armées françaises. Elle ajoutera que c’est à partir du Sommet de Pau que la coalition pour le sahel a été créée avec un cadre d’action reposant sur quatre piliers autour desquels la France articule sa stratégie. Le premier pilier, selon Florence Parly, c’est la lutte contre le terrorisme en particulier contre l’état islamique dans le grand Sahara affilié à DAESH dans la zone des trois frontières( Mali, Niger, Burkina Faso). « C’est pour intensifier cette lutte que le président de la République a décidé, il y a un an,  de renforcer les effectifs de Barkhane de 600 militaires supplémentaires. » Le second pilier, dira-t-elle, c’est la montée en puissance des forces armées sahéliennes. Depuis un an, assure la ministre, ce sont ces deux objectifs qui ont guidé notre action et des résultats significatifs ont été obtenus. « L’effort militaire dans la zone des trois frontières a porté ces fruits. DAESH au sahel est fortement entravé même s’il conserve encore une capacité de régénération  importante. Concrètement en 2019, 300 membres des forces de sécurité( gardes nationales, polices, gendarmes…) avaient été tués en six mois.  Si depuis un an, on déplore plus de 100 policiers et militaires tués par des groupes terroristes au gré d’actions d’opportunités dans le Liptako à cheval entre le Mali et le Niger, il convient de noter que depuis janvier 2020, plus aucune attaque d’ampleur n’a été commise. Nous avons également réussi à affaiblir Al-Qaeda en neutralisant son numéro 1 dans la région ainsi qu’un certain nombre de ces cadres. »

« Montée en puissance des forces sahéliennes »

Selon Florence Parly, aujourd’hui, la montée en puissance des armées sahéliennes se confirme. « Nous observons chaque jour des progrès, des résultats encourageants. Au début de cette année 2021, à partir du 2 janvier jusqu’au 3 février, près de 2000 militaires des forces armées maliennes, burkinabè, nigériennes ainsi que de la force conjointe du G5 Sahel ont conduit, au côté de la force Barkhane, une opération de grande ampleur baptisée « Eclipse ». L’ennemi a été bousculé et surpris par la rapidité de l’intervention. Face à la puissance des unités engagées, les groupes terroristes se sont repliés et ont abandonné de nombreuses ressources », a declaré la ministre. Contrairement à il y a un an, a-t-elle ajouté, les forces armées locales sont désormais capables de résister et de répliquer : « Elles ne sont plus démunies face à la violence des attaques terroristes même si elles ont encore besoin d’être accompagnées. Et cela, c’ est possible grâce à Barkhane, mais aussi et surtout grâce à un engagement international et européen qui s’est confirmé et renforcé…   Je le redis : Barkhane n’est pas éternelle, mais à court terme, nous allons rester, ce qui n’exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent. Les pays sahéliens souhaitent que nous continuions à les aider et les résultats obtenus nous permettent d’accentuer la stratégie d’accompagnement des forces locales avec nos partenaires et nos alliés sur le terrain. » Pour Florence Parly, le contreterrorisme est et reste une priorité  contre DAESH et contre Alqaeda, car « le risque d’expansion du djihadisme vers le golfe de guinée et l’Afrique de l’ouest est réel et le projet politique qui est derrière est parfaitement clair : faire de la région la base arrière du djihadisme. » Selon la ministre des affaires françaises, aujourd’hui, l’enjeu est de transformer ou de réussir à transformer les gains et les victoires tactiques en progrès politique, économique et social tout en adaptant sans cesse leur engagement de façon collective et concertée. « Ce sera donc tout l’objet du sommet de N’Djamena qui se déroulera la semaine prochaine », a expliqué  Florence Parly.

 

M. K. Diakité

Le Républicain

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