Destin contrarié ou vicissitudes inhérentes à une Transition confuse, fuyante, insaisissable ? En effet, en cette fin janvier 2021, rien ne se passe comme prévue. Ni pour moi, ni pour personne. La bonne providence de Soumaïla Cissé, que tout le monde sauf Dieu voyait dans le fauteuil du futur président du Mali, croise l’infime et l’infâme créature : Covid-19. Il y a des tournures de la vie qui donnent la frayeur, l’effroi, qui plombent, qui donnent à réfléchir. Faut-il se résigner au sort ?
Ceux qui m’affabulent de tigre à tous les coups ne me rendent qu’imparfaitement justice. Contrairement à ma mauvaise réputation véhiculée par les légendes urbaines, je suis plus proche souvent de Confucius que de Machiavel. Je crois en effet, que dans chaque situation, il faut plutôt voir opportunité que la fatalité. Alors, en tant que positiviste et réaliste, je ne me résigne pas à la fatalité parce que je pense qu’il faut oser au lieu de se résigner. Mon petit, si tu as lu «César Biroteau», tu aurais compris pourquoi Honoré de Balzac dit qu’en se résignant, on consomme son malheur et pourquoi Mme De Beauvoir a dit que “La fatalité triomphe dès que l’on croit en elle.” Vois-tu maintenant pourquoi, je suis d’avis avec l’autre que “La fatalité, c’est l’excuse des âmes sans volonté.”
Pour le malheur de mes détracteurs et de mes ennemis avec lesquels tu as choisi de lier partie, je fais le pari sur le temps. Car «le temps est l’autre nom de Dieu» disait toujours le président Gbagbo. Il est pour moi un phénix qu’on ne prend pas au piège. Or, je me veux Phœnix plutôt que Tigre. Parce qu’à tous les coups, je rebondis, et je rebondirais. Dis à ton allié de Général invisible que vous devriez encore compter sur moi pendant encore longtemps sur le cours des évènements dans ce pays. J’ai toujours mes hommes dans le système et heureusement tous ne sont pas des ingrats comme vous.
Après l’épisode de la mise en place du CNT, j’ai essuyé quelques inimitiés mais reconnaissons le, engrangé aussi des points. Avec la présence d’une demi-douzaine de cadres de mon parti dans l’organe législatif de la Transition je fais jeu égal avec l’Adéma, je dépasse le RPM et l’URD. En termes de retombées c’est appréciable pour le parti. Sans oublier que je connais le système mieux que ces gens-là et j’en profite pleinement.
Par un retournement de situation me voilà à nouveau revenu dans le jeu. En effet, l’affaire du coup de noël, que les journalistes et les activistes ont appelé tentative de déstabilisation de la Transition sera une aubaine pour moi. Dans le souci de pacifier le climat social et politique de la moitié de décembre où les officiers aux commandes et leurs alliés, notamment spirituels et diplomatiques, étaient malmenés par l’opinion il fallait un sacré génie pour calmer le jeu et apaiser la donne. Or, là tu en conviens toi-même, je suis le meilleur dans cette stratégie.
Je n’ai pas besoin de fatiguer mes méninges. Pour des gars qui ne lisent pas une page qu’on les envoie, j’ai fait du copier-coller. Pour faire d’une pierre, deux coups, j’ai rouverts mes cartons, j’ai dépoussiéré l’affaire de la tentative de déstabilisation de 1997 et je l’ai vendu à Kati. C’est ainsi que le 20 décembre 2020, la Direction générale de la sécurité d’Etat (DGSE) a procédé à l’arrestation de Mohamed Youssouf Bathily dit «Ras Bath» activiste et animateur radio ; Vital Robert Diop, Directeur Général du « Pari Mutuel Urbain » (PMU) ; Souhahébou Coulibaly, Directeur Général de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (AGEFAU) et de son adjoint Aguibou Tall ; Madou Koné, payeur général du Trésor public et Sékou Traoré, Secrétaire Général de la Présidence de la République.
Mon coup de génie : non seulement ceux qui empestaient l’atmosphère et emmerdaient la junte et ses alliés sont réduits au silence mais aussi mon autre pire ennemi et le seul obstacle qui reste en travers mon chemin vers Koulouba, en dehors de Soumi, l’ingrat et le parjure Dr Boubou Cissé est cravaté et donc mis hors circuit. J’ai enfin ma douce vengeance sur ce petit prétentieux qui m’a poignardé dans le dos pour prendre ma place, et mes alliés de circonstances débarrassés de la meute qui roulait pour lui ont désormais des juteuses places libérées qui peuvent généreusement octroyés à leurs obligés.
Ai-je pensé aux liens de parenté, aux liens de sang qui unit Boubou Cissé que je viens de sacrifier pour souler la vindicte avec Baba Cissé, le vice-président de l’Alliance des sournois du Mali-Convergence des faux patriotes ( ASMA-CFP) ? Non la bonne question est : Boubou Cissé a-t-il pensé aux liens d’intérêts qui m’unissent son frère de lait quand il me poignardait dans le dos pour prendre ma place à la Primature ?
La politique ce n’est pas une affaire de famille sinon Boubou Cissé serait dans mon parti, mais au lieu de ça de l’URD, il paraît qu’il a traité avec certains barons à coup de sacs d’argent pour obtenir hauts les mains l’investiture de la Ruche. Non, mon petit, la politique est une question d’intérêts.
La politique mon petit est une affaire de compromis.
C’est ce que toi et ton camp n’arrivent pas à comprendre et à pratiquer. Tu peux déjeuner avec ton allié le matin et le poignarder la nuit, tout comme vous pouvez passer la nuit à vous tirer dessus à l’aveuglette et le jour trinquer comme les meilleurs amis du monde.
En bon adepte de Machiavel «la mort de Soumaila est une perte cruelle pour sa famille, ses compagnons au premier rang desquels la famille URD, le Mali tout entier qui perd en lui un de ses plus valeureux fils et serviteurs» est une opportunité que le leader de l’Alliance des sournois du Mali-Convergence des faux patriotes ( ASMA-CFP) ne peut se permettre de laisser passer.
Après avoir versé quelques larmes de crocodiles, place immédiatement au réalisme.
Sans repentir et sans aucun remords, le leader de ma trempe se doit de tourner la page d’une année qui n’aura été «traumatisante (qu’) en raison de la pandémie provoquée par le Coronavirus »,sic ! Dès lors, a-t-il besoin de s’attarder sur les complaintes et gymnastiques sociales qu’aucun pragmatisme ne commande. C’est pourquoi, il fallait tourner la page 2020 avec, en plus de la vengeance sur Boubou Cissé, au moins deux obstacles de moins : Soumi bientôt six pieds sous terre et IBK dans les filets de la justice des vainqueurs.
Pour ce qui nous concerne, «tout au long de la crise socio-politique que nous avons vécu, notre Parti s’est efforcé d’être dans une position d’écoute et de solidarité, en invitant chaque fois à l’apaisement, à l’esprit de raison et de concessions mutuelles pour préserver la cohésion de notre Nation. »
En effet, mon petit, je reste convaincu comme écrit dans mon message de vœux aux Maliens et aux Militants que notre Peuple est mûr et s’il n’est pas manipulé par les hybrides il « se donne, chaque fois que c’est nécessaire, la capacité d’écrire son histoire sans avoir besoin ni de sauveur ni de messie ». Je reste convaincu que le Général maquisard des quartiers chauds d’Abidjan, comme me l’a confirmé les plus hautes autorités de ce pays plus que frère, ou tout autre officier patriote, ne va pas se prendre comme un sauveur suprême, un Génie providentiel de cette nation.
C’est pourquoi en homme d’État visionnaire et stratège, j’ai tendu la main à toutes les compétences, à tous les démocrates, à tous les patriotes, civils et militaires, même et surtout à ton complice de Général dans mes vœux de nouvel an. En effet, « nous demeurons convaincus que si la démocratie favorise l’expression des divergences, nous devons cultiver davantage le sentiment de fraternité entre Maliens, œuvrer à faire émerger une vision commune de notre Nation et de notre destin en démontrant une capacité à unir nos énergies et nos intelligences pour permettre à notre Pays de surmonter avec succès les défis complexes et inédits qu’il affronte.
Car aucune Nation ne peut se relever et se reconstruire dans la dissension permanente, dans l’anathème et la désunion.
C’est à cette démarche d’humilité, d’engagement et de persévérance que j’invite tous ». Ni par lâcheté ni par peur, mais simplement convaincu « que chacun est à la fois porteur et acteur de changement et qu’ENSEMBLE nous serons capables de bâtir la société de progrès, de solidarité et de justice à laquelle nous aspirons ».
A peine si tu as pris le temps de lire mon message que tu choisis de me canarder sur du détail. quand même, en tant qu’officier Général, ça connaît la trêve non ? C’est en effet, au cours d’une de mes trêves politiques que j’étais à Abidjan en début d’année. Invité par le président ADO lui-même, avec qui je suis secrètement lié, j’ai participé à la cérémonie officielle de lancement de l’Institut de Formation Politique, baptisé du nom de Amadou Gon Coulibaly, ancien Premier ministre de la Côte d’ivoire. Institut, qui contribuera selon lui à développer les capacités de la jeunesse et de nos élites politiques. Ce n’est qu’après que j’ai commencé ma campagne politique qui m’a conduit à : Koumantou où j’ai assisté à la 8 ème édition du Grand Prix du Président de la Fédération Malienne de Cyclisme événement sportif dont j’étais le parrain ; à Bougouni où j’ai salué les notabilités de la ville et rendu une visite de courtoisie à la Section du Parti ; dans le cadre de la poursuite de ses visites de proximité je me suis rendu à Gouana dans la commune rurale de Kalabancoro.
Après, j’ai dû recourir à une délégation de la Direction du parti, comprenant le 2ème Vice-président Badra Alioune Berthe, le Secrétaire Général Issa Diarra, le Secrétaire Administratif Youssouf Sogoba pour effectuer une tournée de trois jours dans la Région de Sikasso, précisément à Sikasso ville, Yorosso, Koutiala et M’Pèssoba. La mission qui rentre dans le cadre de la redynamisation du parti a eu des séances de travail avec les structures sur des questions relatives à l’état du Parti dans ces localités et auxquelles elle a presenté les orientations et instructions de la Direction du parti.
Non, non, je ne permets à personne de rentrer dans les problèmes internes. Dans tous les partis, il y a des frictions. Le RPM est au bord de l’explosion, l’Adéma a encore renouer avec la guerre des clans en vue de son congrès, après M5-RFP, c’est l’URD qui risque de subir le sort de son fondateur…
Donc oublie l’ASMA aujourd’hui.
J’évoquerais la question une prochaine fois…