Jeune et en charge des jeunes à travers le département de l’Emploi et la Formation professionnelle, Mohamed Salia Touré a pris part à la cinquième réunion de haut niveau du Comité de Suivi de l’accord de paix à Kidal. Son département travaille à redéployer des services, à ce que les projets qui sont en cours au niveau de l’APEJ, du PROCEJ et des autres programmes en cours, puissent aller à leur terme. Selon lui, certaines de ces activités ont commencé à Kidal. Pour Mohamed Salia, « il n’y a pas de stabilité durable pour le Mali, si on n’améliore pas significativement les conditions des jeunes ». Le jeune ministre revendique près de 800 000 jeunes qui sont entre 15 et 24 ans qui n’ont pas d’occupation : ni en situation d’éducation, ni en situation de formation, ni en situation d’emploi, « une véritable bombe sociale », avise-t-il.
Le Républicain : En tant que ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, quels sont vos sentiments après ce premier CSA délocalisé à Kidal ?
Mohamed Salia Touré : C’est un sentiment de fierté d’être à Kidal pour participer à cette mission de CSA. Ce matin également [le 11 février], j’ai participé à une activité symbolique de la montée des couleurs au camp des bataillons reconstitués, ça fait chaud au cœur de voir de nouveau, après 9 ans, le drapeau du Mali flotter au gouvernorat ici, au camp des bataillons reconstitués. C’est un sentiment de fierté, il faudrait que toutes les actions soient confortées dans le temps par des activités concrètes, qu’on ne se limite pas à la symbolique de tenir le CSA à Kidal, il faut que ces activités soient confortées dans le temps par des activités concrètes, de façon à soulager les populations, les femmes, les jeunes. En ce qui concerne mon département, nous travaillons à redéployer nos services, à ce que les projets qui sont en cours au niveau de l’APEJ, du PROCEJ et des autres programmes en cours, puissent aller à leur terme, parce que certaines activités ont commencé à Kidal. La conviction qui est la mienne c’est qu’il n’y a pas de stabilité durable pour le Mali, si on n’améliore pas significativement les conditions des jeunes. Nous avons près de 800 000 jeunes qui sont entre 15 et 24 ans, qui ne sont ni en situation d’éducation, ni en situation de formation, ni en situation d’emploi. C’est une véritable bombe sociale.
Est-ce que c’est la question de la jeunesse de façon nationale qui est prise en compte ou bien est- ce qu’il y a une particularité pour Kidal ?
Hier à la rencontre avec la société civile, j’ai dit que les questions de création d’emploi, de formation, de renforcement de l’employabilité des jeunes, Kidal est une priorité pour nous. Mais toutes les autres régions du Mali sont une priorité. Nous venons de tenir à Bandiagara, la bourse de l’emploi et de la formation professionnelle, c’est pour vous dire que ce sont toutes les régions du Mali qui sont frappées par le chômage.
Spécifiquement pour Kidal, qu’est ce qu’on peut retenir ?
Ce qu’on peut retenir, c’est que les mêmes actions que nous allons dérouler dans les autres régions seront déroulées ici. Nous avons 30 000 bons de formations qui vont être délivrés cette année dans le cadre de la bourse de l’emploi. Kidal sera concerné au même titre que les autres régions qui souffrent aussi de la question du chômage. Il est important que dans le processus de la réconciliation, de renforcement du vivre ensemble, il faut absolument que nous mettions l’accent sur la formation des jeunes, sur le renforcement de l’employabilité des jeunes, c’est ce qui va faire en sorte que cette paix soit durable et va permettre que le Mali puisse aller de l’avant. Et là, au ministère de l’emploi, nous avons un rôle très important, indispensable à jouer pour arriver à cela.
Propos recueillis par B. Daou
Le Républicain