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Sahel : qui sont les têtes d’Al-Qaïda que Paris aimerait voir tomber

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Il s’agit d’Iyad Ag Ghaly et d’Amadou Koufa, deux piliers du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), nébuleuse djihadiste liée à Al-Qaïda responsable de nombreuses attaques au Sahel.

Depuis le sommet de Pau, le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à “décapiter” les groupes djihadistes du Sahel affiliés à Al-Qaïda, dont les deux figures de proue, Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa, ont unis leurs forces il y a quatre ans.

“Nous avons ces dernières semaines consolidé une convergence avec nos interlocuteurs du G5 Sahel pour considérer que Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa sont des ennemis et en aucun cas des interlocuteurs”, a déclaré le président français. “Ils sont des chefs terroristes” qui ont la “responsabilité” de la “mort de milliers de civils” et de celle “de nos militaires sahéliens, européens et internationaux”, a-t-il martelé.

Ces deux piliers du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), nébuleuse djihadiste rivale de l’organisation Etat islamique (EI) responsable de nombreuses attaques au Mali et au Burkina Faso, ont aussi été désignés comme de possibles interlocuteurs par les gouvernements successifs à Bamako.

Des émissaires envoyés vers Ag Ghaly et Koufa n’ont toutefois pas apportés de résultats tangibles et les attaques contre des militaires des armées locales et des forces internationales n’ont pas cessé.

Iyad Ag Ghaly, chef touareg

En 2017, plusieurs groupes se sont unis sous la même bannière du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim selon son acronyme arabe): Ansar Dine (créé en 2012 par Iyad Ag Ghaly), la katiba Macina (créée par Amadou Koufa en 2015), et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, dirigé par l’Algérien Droukdal jusqu’à sa mort en juin 2020 au Mali sous le feu de l’armée française et dont l’actuel chef est une figure du jihad algérien, Abou Oubaïda Youssef al-Annabi).

Le GSIM est dirigé par Iyad Ag Ghaly. Ce membre de la tribu touareg des Ifoghas, originaire de Kidal (nord du Mali), est incontournable depuis plusieurs décennies sur l’échiquier sahélien : d’abord à la tête d’une rébellion touareg dans les années 1990, il se retire ensuite pour faire des affaires avant de revenir sur le devant de la scène en 2012.

Ce n’est pas un homme qui pense le terrorisme, c’est un homme qui le pratique au quotidien
C’est à cette époque que ce personnage charismatique crée Ansar Dine, groupe djihadiste qui collabore d’abord avec le mouvement rebelle indépendantiste MNLA pour prendre le contrôle de larges pans du nord du Mali.

Mais il évince vite ce dernier et s’affirme comme un des principaux acteurs du conflit dans le nord du pays. Plusieurs villes y sont restées sous domination jihadiste jusqu’à l’intervention militaire française en 2013.

“Iyad Ag Ghaly incarne la stratégie d’Al-Qaïda au Sahel. Ce n’est pas un homme qui pense le terrorisme, c’est un homme qui le pratique au quotidien. (…) Il n’hésite pas à prendre lui-même les armes”, a souligné le 1er février Bernard Emié, le patron du renseignement extérieur français, dans une rare intervention publique.

Amadou Koufa, prédicateur peul

Au sein du GSIM, le prédicateur peul Amadou Koufa est certes “subordonné” à Ag Ghaly, mais il n’a cessé de prendre de l’importance depuis la création de sa katiba Macina en 2015.

Capitalisant sur les anciens antagonismes liés à la terre, fertile mais disputée, entre éleveurs et agriculteurs, entre ethnies et au sein même de ces communautés, Koufa a embrigadé à tour de bras dans le centre du Mali ces dernières années.

D’abord marginal, le conflit dans le centre du Mali n’a cessé de prendre de l’ampleur jusqu’à devenir aujourd’hui un des points névralgiques de la crise sahélienne. Les attaques jihadistes ou à caractère intercommunautaire y sont désormais incessantes.

Koufa avait été donné pour mort fin 2018 par Paris et Bamako après une opération militaire française, avant qu’Aqmi ne démente sa mort et qu’il réapparaisse dans une vidéo quelques mois plus tard.

SourceLe Dauphiné Libéré

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