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Tiébilé Dramé, ancien ministre, président du PARENA sur Renouveau TV : «Il faut faire en sorte que cette transition ne soit pas un échec, que cette transition ne connaisse pas des soubresauts »

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Le Président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé Dramé, ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, était l’invité de l’émission « Grand Jury » de Renouveau TV, le 11 février 2021. Au cours de cette émission, Tiébilé Dramé s’est beaucoup appesanti sur la transition en cours au Mali. « Il faut faire en sorte que cette transition ne soit pas un échec, que cette transition ne connaisse pas des soubresauts. Pour nous, jusqu’ici, la transition a été conduite de façon unilatérale, une transition par définition doit être inclusive, consensuelle, doit être un moment de concertation et de dialogue. Nous voulons faire en sorte que la transition se déroule bien, qu’elle n’échoue pas, qu’elle réussisse dans la voie des réformes politique et institutionnelles. La raison d’être de cette transition doit être de faire des réformes politiques et institutionnelles et de mettre en place un organe unique autonome de gestion des élections », a déclaré Tiébilé Dramé.

Répondant aux questions des journalistes sur le plateau de Renouveau TV, Tiébilé Dramé, président du PARENA, a fait savoir que c’est un très mauvais procès de penser que le Mouvement Démocratique est à la base de toutes ces dérives auxquelles le Mali est confronté. Selon lui, le mouvement démocratique est né pour lutter contre le parti unique, contre la dictature et s’est engagé pour l’avènement de la démocratie au Mali. « Notre pays va très mal aujourd’hui et on ne saurait imputer la responsabilité de cette situation à une question de génération. Non ! Il y a des jeunes qui sont plus vieux que les vieux du mouvement démocratique », a-t-il argumenté. Selon Tiébilé Dramé, son combat pour la liberté et pour le bien-être du peuple malien, commencé depuis l’adolescence, continue. Réagissant face à la situation de son parti, Tiébilé Dramé a indiqué que le PARENA n’est pas un parti agonisant, mais un parti débout, attaché aux valeurs démocratiques et républicaines. « Ce parti PARENA s’est dressé en première ligne en 2012 contre le coup d’Etat, ce parti a été le premier, en août 2020, a dénoncé le coup d’Etat du 18 août », a-t-il dit. L’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, dit avoir participé au gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) dans le cadre d’un accord politique de gouvernance. Selon lui, l’entrée de l’opposition républicaine dans le gouvernement d’alors a permis de calmer le front social où il y avait 26 préavis de grève dont celle des enseignants. Pour lui, avant l’entrée de l’opposition dans le gouvernement, la question de la relecture de l’accord de paix était un sujet tabou et elle a cessé d’être taboue grâce à l’action de l’opposition républicaine. Pendant qu’il était au ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, il a fait savoir que la politique extérieure du Mali a connu du tonus et de la vigueur. Tiébilé Dramé dit avoir œuvré pour éviter ce qui est arrivé au Mali. Mais hélas !

«Dans un geste d’apaisement, il est souhaitable que ceux qui sont arrêtés soient libérés»

Parlant de la transition en cours au Mali, Tiébilé Dramé a dit ceci : « Il faut faire en sorte que cette transition ne soit pas un échec, que cette transition ne connaisse pas des soubresauts. Il faut tirer des leçons. Si nous ne tirons pas des leçons de ce qui s’est passé entre avril et août, nous préparons les conditions de nouvelles crises. Pour nous, jusqu’ici, la transition a été conduite de façon unilatérale, une transition par définition doit être inclusive, consensuelle, doit être un moment de concertation et de dialogue. Je constate que depuis hier (10 février 2021) les autorités de la transition semblent avoir pris cette direction. Et il faut les encourager, nous sommes dans cette optique, nous voulons faire en sorte que la transition se déroule bien, qu’elle n’échoue pas, qu’elle réussisse dans la voie des réformes politiques et institutionnelles, dans la voies des leçons à tirer de ce qui nous est arrivé, dans la voie de la stabilisation du pays. A un moment donné, nous avons mis en garde contre les risques d’impasse de la transition. Nous avons écrit au Président de transition pour lui dire que la raison d’être de cette transition doit être de faire des réformes politiques et institutionnelles et de mettre en place un organe unique autonome de gestion des élections. Nous avons fait des propositions ». En outre, il a mis l’accent sur la présence de Mme Dramé Kadiatou Konaré (son épouse) dans le gouvernement de la transition qui est une personnalité de la société civile malienne dans le domaine de la culture. «Dans les circonstances que le pays traverse, nous ne voulons pas nous engager dans des surenchères verbales, nous pensons qu’il faudra faire attention pour qu’on sorte de cette transition qui est une parenthèse », a-t-il dit. Le président du PARENA a fait savoir que l’union nationale, le rassemblement national de toutes les filles et de tous les fils du pays est indispensable. A ses dires, ce pays a besoin d’être relevé, d’être stabilisé. Par rapport au Manifeste publié par l’Imam Mahmoud Dicko tout récemment, Tiébilé Dramé a fait savoir que la liberté d’expression est garantie au Mali. « On a perdu du temps dans la transition unilatérale. Apparemment s’amorce depuis hier (10 février 2021, rencontre entre premier ministre et la classe politique) une transition inclusive consensuelle. Si les Maliens se donnent la main, se parlent, s’écoutent, il n’y a rien qui puisse être au dessus de leurs capacités, y compris faire les réformes dans le temps imparti », a-t-il dit. Par rapport à la détention des personnalités pour « complot contre le gouvernement », Tiébilé Dramé a fait savoir que les règles de l’Etat de droit doivent s’appliquer à tous et elles doivent profiter à tous. « A la matière, tout inculpé est présumé innocent, à la matière, la privation de liberté doit être exception. Dans un geste d’apaisement, il est souhaitable que ceux qui sont arrêtés soient libérés et que ceux qui ne sont pas chez eux pour différentes raisons puissent retourner chez eux également, je pense en particulier au premier ministre Boubou Cissé. Le moment de transition doit être un moment de rassemblement, de consensus, pour pouvoir faire face aux défis et parmi ces défis, il y a les réformes, il y a la sécurisation du territoire », a conclu Tiébilé Dramé.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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