Le président de la Transition a exprimé la reconnaissance éternelle de la nation malienne à ces guerriers qui reposent dans le carré des Martyrs dans la capitale tchadienne
La ville de N’Djamena s’est réveillée mercredi matin sous une brume qui enveloppait toute la ville. Il faisait assez frais et la visibilité bonne. Le cortège du président de la Transition Bah N’Daw s’est rendu au cimetière sous bonne escorte. Sur tout le parcours, les agents de sécurité formaient un jalonnement pour tenir à l’écart tous les usagers de la circulation (véhicules, engins à deux ou trois roues et les piétons).
Avant de quitter N’Djamena, le chef de l’État a tenu à rendre un hommage appuyé aux soldats tchadiens tombés au champ d’honneur dans les contreforts de l’Adrar des Ifoghas au nord de la Région de Kidal. À son arrivée dans le cimetière, où reposent les corps d’une trentaine de soldats tchadiens tués au Mali, le commandant de la troupe lui a présenté le déroulé de la cérémonie qui consiste à passer en revue la haie d’honneur, suivi du dépôt de la gerbe de fleurs au pied du monument des soldats tchadiens tombés pour le Mali, la sonnerie aux morts et le recueillement sur les tombes. Le cimetière qui leur est dédié est bien entretenu. Les tombes des soldats sont badigeonnées de peinture de couleur blanche. Cette couleur symbolise la pureté de l’âme des défunts.
Le chef de l’État salue la mémoire de ces héros
LA DETTE DE SANG- Le chef de l’État a été accueilli au son de la fanfare et par une haie d’honneur composée exclusivement d’officiers supérieurs de tous les corps de l’Armée nationale tchadienne. Après s’être recueilli sur les tombes, le chef de l’État Bah N’Daw a procédé au dépôt de la gerbe de fleurs. La sonnerie aux morts a retenti, mettant ainsi fin à ce moment à la fois solennelle et symbolique de recueillement. Le chef de l’État a exprimé avec une vive émotion, son respect et a remercié le président tchadien, le maréchal Idriss Deby Itno, l’Armée nationale tchadienne pour leurs contributions inestimables. À ces soldats tchadiens qui reposent dans ce carré des Martyrs, la nation malienne est éternellement reconnaissante, a déclaré le président Bah N’Daw.
Ce cimetière pourrait devenir un lieu où les Maliens résident ou de passage peuvent s’y recueillir sur les tombes des soldats tchadiens afin de leur rendre un hommage appuyé. Le Mali a une dette de sang envers ce peuple réputé guerrier dans l’âme. Le maréchal Idriss Deby Itno en a donné à maintes reprises la preuve de cette affirmation. Il n’a pas hésité une seule seconde à voler au secours du Mali attaqué par des hordes djihadistes et terroristes. Il a revêtu sa tenue militaire pour accompagner personnellement le premier contingent militaire tchadien jusqu’à la frontière avec le Niger.
Avant de lancer ses troupes à l’assaut des terroristes, voici le message qu’il leur délivra : “On ne poursuit pas le lion en suivant ses traces, il faut le chercher et l’affronter frontalement. Allez, vous n’allez pas revenir tous vivants, mais, terrassez ce lion!”. La suite est connue. Quelques dizaines de vaillants et intrépides soldats ont laissé leurs vies dans l’Adrar des Ifoghas. L’engagement tchadien aux côtés du Mali ne s’est jamais démenti. Le maréchal Idriss Deby Itno a pris la décision d’envoyer 1.200 soldats tchadiens pour renforcer les troupes du G5 Sahel aussitôt la conférence de N’Djamena close.
Envoyé spécial
Moriba COULIBALY
Agenda diplomatique chargé
Le séjour du président de la Transition, Bah N’Daw, a été riche en rencontres. Après les travaux de la Coalition pour le Sahel, il a rencontré mardi après-midi la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Rwandaise Louise Mushikiwabo, le président directeur général de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA), le Mauritanien Sidi Ould Taha.
À sa sortie d’audience, Louise Mushikiwabo a rappelé que le Mali est un pays très important pour la Francophonie. “Avec le chef de l’État, j’ai eu des échanges sur la situation actuelle, sur l’avancée de la Transition et les difficultés rencontrées. Je lui ai réaffirmé l’engagement de la Francophonie à appuyer le Mali. J’ai bénéficié à l’occasion du soutien des chefs d’État des pays africains lors de ma candidature au poste de secrétaire générale de l’organisation.
Il est un devoir pour moi de venir réitérer non seulement mes remerciements, mais aussi de confirmer toute la disponibilité de l’organisation à appuyer le Mali. J’ai informé le chef de l’État qu’une délégation de l’OIF arrivera dès la semaine prochaine à Bamako pour rencontrer les autorités administratives et politiques afin de préciser les actions que l’OIF peut soutenir notamment pendant la Transition. Avant de prendre congé du chef de l’État, Louise Mushikiwabo a remis un exemplaire de la coopération de la Francophonie.
Le président directeur général de la BADEA, Sidi Ould Taha, a passé en revue tous les projets financés par son institution et aussi recueilli les attentes du président et du gouvernement malien que la Banque pourrait financer. La BADEA est une institution multilatérale et un instrument de la coopération économique entre le monde arabe et l’Afrique. Elle est opérationnelle depuis 1975 et intervient dans plusieurs domaines de coopération en particulier les infrastructures routières, l’électrification rurale et plus récemment dans la riposte à la Covid-19, a détaillé le PDG Sidi Ould Taha.
M. C.
À l’écoute de la communauté malienne
Le président de la Transition a ensuite rencontré la communauté malienne vivant dans la capitale tchadienne. Rappelons que l’ambassade du Mali au Tchad a ouvert ses portes en septembre 2017. Notre representation diplomatique à N’Djamena est dirigée par le général Sadio Gassama. L’ambassadeur a précisé que c’était la première fois que la chancellerie recevait un visiteur de haut rang en la personne du président de la Transition.
Les relations entre les deux pays sont d’ordre historique et socio-culturel. Elles sont à l’image de celles qui existent entre les deux chefs d’État qui entretiennent des relations privilégiées d’amitié et de fraternité comme l’atteste la coopération existante de part et d’autre. C’est au nom de cette coopération agissante que notre pays a ouvert une représentation diplomatique à N’Djamena. Plusieurs accords de coopération existent entre nos deux pays, notamment dans le domaine socio-économique et sécuritaire. Ces accords permettront dans les jours à venir d’instaurer une véritable coopération.
Le président de la Transition Bah N’Daw s’est réjoui de la cordiale entente entre nos compatriotes et les a vivement exhortés au respect strict des règles et des lois du pays hôte…Lire la suite sur lessor
Source: Essor