Lors de la clôture des assises nationales sur le coton qui a eu lieu ce Lundi 08 février 2021 au CICB, les acteurs de la culture du coton ont remis certaines recommandations au gouvernement pour faire sortir la culture du coton malien dans l’impasse et la rendre plus résiliente, plus compétitive et durable. La cérémonie a été clôturée par le Premier Ministre, Moctar OUANE, chef du gouvernement en présence du Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Mahmoud Ould Mohamed.
L’objectif général de ces assises nationales est non seulement relancer la culture cotonnière, mais aussi pour rendre l’or blanc malien plus compétitif, plus rentable, plus stable et durable mais de faire la filière cotonnière le moteur de la croissance économique. Le marché mondial exige certaines normes et critères, le monde paysan attend du gouvernement, la transformation de la culture coton en bio, afin de se faire une place dans l’économie mondiale. Il aspire aussi à un appui du gouvernement dans l’alphabétisation fonctionnelle et dans la santé animale.
« Le coton malien peut et doit reconquérir sa place de leader au niveau sous régional et en Afrique », a rappelé le ministre de l’Agriculture, Mahmoud Ould Mohamed à la cérémonie de clôture des assises sur le coton. « La faible production du coton l’année dernière, va avoir des conséquences drastiques sur l’économie nationale ». C’est ce qu’estiment certains économistes. Selon eux, il faut prioriser de nouveaux mécanismes pour la relance du secteur dans le pays.
La culture du coton et l’amélioration de la santé animale vont de pair. Elles permettront aux éleveurs d’avoir accès à l’aliment bétail, mais aussi, faciliteront la fabrication du savon et la production de l’huile, en créant beaucoup d’emplois. La pluviométrie malienne diminue d’année en année avec un changement climatique catastrophique.
Pour échapper à ce fléau, les paysans et les éleveurs ont formulé des recommandations pour demander au gouvernement de la transition, de s’orienter vers la culture par l’irrigation. ce qui sera facilement adaptable au changement climatique. Les agriculteurs du coton espèrent une accessibilité gratuite de semailles du coton et un mécanisme de financement et d’approvisionnement des engrais. Cela revient à attribuer les intrants agricoles à des professionnels, pour mieux servir les producteurs dans leurs travaux.
Il faut souligner que, le coton fait vivre environ 4500000 personnes et ce qui fait de lui un levier de revenus. La filière coton joue un rôle important dans la cohésion sociale, elle génère l’économie familiale, donc il faut donner un ordre de priorité élevée à cette filière.
Le coton s’est imposé dans l’économie malienne d’une durée de 42 ans avant d’être évincée par l’or en 2002. La filière coton a été secouée par trois crises majeures. La première est datée de 2000-2001 qui fait suite à la baisse de la ristourne qui est passée de 40 FCFA /kg en 1998/1999 à 5 FCFA en 1999/ 2000, le prix étant 145 FCFA/kg. Malgré une augmentation du prix à 160 FCFA /kg en 2000/2002, les producteurs l’ont jugé insuffisant et ont boycotté la culture du coton.
La deuxième crise est intervenue de 2008-2009 suite à une augmentation spéciale du prix des engrais qui est passé de 12000 FCFA/ sac en 17210 FCFA/sac, le complexe céréale coton est à 16370 FCFA/sac et l’urée de 10275 à 17690 FCFA/sac. Et la troisième crise de 2020-2021 liée au corona virus. Le monde paysan a besoin de se faire comprendre et écouter principalement celui du coton pour faire de l’or blanc le poumon de l’industrie malienne.
A noter que c’est suite à une année de boycott de la culture du coton par les cotonculteurs, que le Premier Ministre, Moctar OUANE a demandé le 18 janvier 2021, de faire des assises nationales sur le coton, afin de faire une relance de la culture du coton. La crise sanitaire mondiale a été l’élément déclencheur de ce boycott, le covid 19 a eu impact sur le cours de la fibre du coton qui est passé de 1013 FCFA/kg à 772 FCFA/kg de mi-février à fin mars 2020. En plus de ce facteur, s’ajoutent les difficultés liées au renouvellement des organes du réseau coopératif.
Falaye Sissoko
Source: Canard Déchainé