Décidément, le bras de fer entre le gouvernement et les transporteurs routiers concernant la nouvelle mesure sur le paiement de la redevance péage est loin de connaître son épilogue. Pour amener les autorités à renoncer au paiement de la redevance péage par passage qu’ils jugent insupportable, les transporteurs multiplient les grèves de protestation. Après le mercredi 3 février, les ils ont décrété la journée d’hier mercredi 17 février journée morte. Largement suivie à Bamako et à l’intérieur du pays, cette grève des transports a causé d’énormes ennuis aux populations qui empruntent les transports en commun.
Ousmane MAIGA, conseiller technique au ministère des Transports a donné des explications sur les négociations avec les transporteurs. Selon lui, les transporteurs ont demandé de prolonger le délai de l’application de la tarification par passage au niveau des postes de péage qui devrait commencer hier mercredi 17 février. M. MAIGA a fait savoir que le ministre a accepté de repousser le délai au 1er mars pour que les syndicats puissent sensibiliser davantage leurs membres.
Le conseiller technique a informé qu’une autre doléance des transporteurs concerne la gestion du transport urbain qui s’effectue dans les communes environnantes du district de Bamako. Il s’agit des transporteurs qui passent par certains postes de péage et qui font beaucoup de rotation par jour.
Par rapport à la gestion de ces transports urbains, Ousmane MAIGA a souligné que le ministère et les transporteurs sont convenus d’échanger d’ici la fin de la semaine pour convenir d’un prix forfaitaire qui sera appliqué au niveau des postes de péage.
Un autre point de doléance concerne la gestion des camions-bennes qui font le transport interurbain. Sur ce point, affirme M. MAIGA, le ministère a estimé que les bennes et tous les autres usagers de la route doivent se soumettre au 1er mars prochain à la tarification par passage.
« La tarification par passage au niveau des postes de péage est une disposition communautaire qui s’applique à l’ensemble des usagers de la route. L’objectif est que chaque usager puisse contribuer à l’amélioration de l’état des infrastructures routières », a expliqué le conseiller technique Ousmane MAIGA.
Malgré les accords trouvés, les transporteurs sont loin d’être satisfaits. La grève a été largement observée hier mercredi à Bamako et à l’intérieur du pays. Les camions, les bennes, les SOTRAMA et les taxis étaient absents de la circulation à Bamako. Aussi, les routes nationales ont été bloquées par des apprentis chauffeurs pour empêcher les cars de faire la navette entre les villes.
Cette décision a beaucoup joué sur les mouvements de la population à Bamako et entre les villes. À Bamako ceux qui n’ont pas de moyens de transport ont eu des difficultés pour vaquer à leurs occupations. Même les tricycles et les motos taxis étaient empêchés par les apprentis chauffeurs de circuler. Cette situation a entraîné une paralysie totale des activités interurbaines et urbaines.
A Kati, dans la matinée, des conducteurs de camions ont bloqué les entrées de la ville. Après des pourparlers entre les forces de l’ordre et les syndicats des transporteurs, les chauffeurs ont accepté de libérer les voies.
Les autorités sont interpellées à trouver une solution à cette situation dont les populations sont les premières victimes.
PAR MODIBO KONE
Info-Matin