En Libye, la crise sanitaire qui frappe durement le pays vient s’ajouter aux dégâts déjà nombreux causés par le conflit entre l’est et l’ouest. Pour plusieurs petites villes libyennes, il faut même y faire face avec un budget sans cesse en baisse et des besoins qui explosent, en particulier en raison de la situation humanitaire.
Avec notre envoyée spéciale en Libye, Aabla Jounaïdi
En l’absence d’un État pleinement fonctionnel, en Libye, nombre de maires se sont trouvés seuls à devoir gérer des crises sans précédent. Interpellés par leurs administrés, ils se retrouvent à traiter des problèmes aussi divers que que la maintenance de routes peu entretenues ou l’afflux de déplacés internes à la suite des récents combats. Autant de difficultés auxquelles vient maintenant s’ajouter la crise sanitaire due au Covid-19.
C’est le cas à Giado dans le Djebel Nefoussa, où plusieurs familles ayant fui leur maison dans des bombardements au sud de Tripoli sont venues se réfugier. C’est autant de pression sur les services publics de la ville qui leur fournissent un habitat, explique le maire élu le mois dernier seulement. Ces déplacements font aussi courir un risque sanitaire que le maire doit prendre en compte.
Autre problème dans cette petite ville du nord-ouest de la Libye : cela fait plusieurs mois que les employés de l’hôpital n’ont pas reçu leur salaire, les ressources du gouvernement de Tripoli ayant elles-mêmes subi les conséquences du conflit. Dans le même temps, le budget des communes a diminué.
En attendant, le maire joue de la solidarité de ses administrés pour faire face à un problème récurrent, et plus grave en temps de crise sanitaire, celui de l’approvisionnement en eau.
RFI