Le Premier ministre, Moctar Ouane, a dévoilé, le vendredi 20 février dernier, le plan d’actions du gouvernement de la transition. C’était lors de la cérémonie devant les membres du CNT. Ce Plan d’actions gouvernementales se présente ainsi : 6 axes déclinés en 23 objectifs, adossés à 275 actions à évaluer à travers 291 indicateurs.
Devant les membres du CNT et du gouvernement, Moctar Ouane a indiqué que sa mise en œuvre contribuera aux réformes politiques et institutionnelles. Lesquelles, selon lui, sont nécessaires au renforcement de la stabilité des institutions démocratiques et à l’amélioration de la gouvernance.
Le premier axe ? Renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire National. Pour son application, les nouvelles autorités prévoient, « de diligenter la relecture et la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants, la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense et le redéploiement des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national ». Et pour cela, il a annoncé l’intégration des ex-combattants dans les forces paramilitaires et dans la Fonction publique, le renforcement de la coopération sécuritaire pour créer des Pôles sécurisés de développement, de gouvernance…
Le second est axé sur la promotion de la bonne gouvernance. Ainsi, le gouvernement de la transition veut restaurer l’autorité en fournissant des services sociaux de base, promouvoir la citoyenneté et le civisme à travers l’éducation et la culture. Moctar Ouane s’est également engagé pour une lutte implacable contre l’impunité et la corruption, en instaurant une justice saine, un audit et une vérification des services de l’Etat et la dénonciation des biens mal acquis. Le gouvernement voudrait donner l’exemple en annonçant la rationalisation des dépenses publiques en réduisant le train de vie de l’État. Le clou de cette lutte sera consacré, poursuit le premier ministre Ouane, à l’Audit de la gestion des fonds alloués aux secteurs de la sécurité, de la défense ces cinq dernières années.
Troisième axe ? L’action du gouvernement de la transition sera dédiée à la refonte du système éducatif très entamé par la baisse de niveau des élèves et la revendication catégorielle des enseignants. De ce fait Moctar Ouane prévoit de négocier un moratoire avec les partenaires sociaux de l’école et d’organiser des assises nationales sur l’éducation.
Le quatrième axe ? Il sera porté sur les réformes politiques et institutionnelles. Ces réformes sont déjà entamées par le gouvernement avec l’organisation de plusieurs rencontres avec la classe politique. En outre, Le premier ministre annonce la réorganisation du territoire avec la création des nouvelles circonscriptions administratives. S’y ajoute à la refonte du système électoral qui nécessitera l’adoption d’une nouvelle loi électorale prenant en compte la création d’un organe unique aux élections et la relecture du fichier électoral.
S’agissant du cinquième axe, il prévoit l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. Selon le premier ministre, elle mènera des actions comme « les débats sur le rôle de l’autorité coutumière et religieuse, la pratique de l’esclavage ». Aussi, le gouvernement de transition prévoit de relancer le dialogue avec les groupes radicaux. Pour ce faire, des missions de bons offices seront menées pour engager le dialogue entre les communautés belligérantes d’autre part, et de favoriser le retour des réfugiés et l’indemnisation des victimes depuis 1960 d’autre part.
Le dernier axe sera consacré à l’élaboration d’un chronogramme des échéances électorales, l’organisation des élections référendaires et générales.
Le Premier ministre Moctar Ouane se retrouvera à nouveau, lundi 22 février 2021, devant le CNT pour une séance de questions au gouvernement de transition.
M Sylla
Source: L’Aube