Bonne nouvelle pour les producteurs des zones de Kouroumari, N’Débougou, Molodo et Niono qui n’ont pas pu procéder à la récolte des parcelles en raison de la dégradation de la situation sécuritaire. Lors de sa rencontre avec les responsables des exploitants agricoles de ces zones, tenue jeudi dernier à Niono, le président directeur général de l’Office du Niger, Abdel Karim Konaté les a informés qu’un dégrèvement spécial sera fait pour soulager les producteurs affectés par cette situation.
D’un montant de 300 millions de Fcfa, cette annulation du paiement de la redevance eau de la précédente campagne agricole vise surtout à permettre aux producteurs de surmonter cette difficile période. Cependant, c’est un manque à gagner pour l’Office du Niger qui doit ajourner certains travaux d’entretien.
L’article 27 du décret portant organisation de la gérance des terres affectées à l’Office du Niger dit que : «lorsque les récoltes s’avèrent insuffisantes pour des circonstances échappant à la responsabilité de l’exploitant, celui-ci peut solliciter et bénéficier d’un dégrèvement partiel ou total, dont le taux est fonction de l’importance des dégâts subis par ses cultures. Le dégrèvement est accordé par le président directeur général de l’Office du Niger, sur proposition du Comité paritaire».
Selon le directeur de l’appui au monde rural, Bamoye Keita, cette disposition permet d’exempter du paiement de la redevance tout producteur, dont les récoltes ont été affectées. Le premier dégrèvement normal qui a eu lieu pour cause d’inondations, de sécheresses et de maladies du riz a concerné 3.221 hectares. Par ailleurs, l’insécurité grandissante dans les zones de N’Débougou, Kouroumari, Molodo et Niono a empêché certains producteurs de procéder à la récolte et d’autres de réaliser le battage de riz. «C’est pourquoi, l’Office du Niger a décidé de faire un dégrèvement spécial qui porte sur 2.040 hectares afin de soulager 2.025 familles. C’est une première au niveau de l’Office du Niger», a indiqué le directeur de l’appui au monde rural.
L’Office du Niger ambitionne de faire de la culture de contre-saison à grande échelle. Pour ce faire, Bamoye Keïta dira que l’entité a approché la direction nationale de l’hydraulique qui a favorablement répondu à sa demande. Elle compte accompagner l’Office du Niger pour favoriser la disponibilité de l’eau pendant la contre-saison.
L’exonération du paiement de la redevance eau suscite beaucoup d’espoir. Pour le délégué général de l’Office du Niger, Abdoulaye Daou, cette annulation est une bouffée d’oxygène pour les agriculteurs qui n’ont pas pu effectuer la moisson du riz du fait des récoltes incendiées. Le représentant du chef de village de Farabougou, Abdoul Karim Coulibaly, a salué ce geste exceptionnel de l’Office du Niger. Cependant, il a sollicité le renforcement de la sécurité pour permettre aux producteurs de travailler en toute quiétude.
Le président directeur général de l’Office du Niger a affirmé qu’il s’agissait pour sa structure de concrétiser une recommandation forte du forum de la paix qui s’est tenu au mois de novembre 2020 à Niono. À cette rencontre, il avait été demandé à toutes les structures dans la mesure du possible de tout mettre en œuvre pour soulager les exploitants agricoles durement frappés par l’insécurité. «Nous avons fait un premier dégrèvement, mais compte tenu de la persistance de l’insécurité, il fallait faire un second dégrèvement qu’on a appelé dans notre jargon, le dégrèvement spécial. Il s’agit de venir en aide aux exploitants qui ont été sérieusement atteints par les conséquences de l’insécurité en les exonérant du paiement de la redevance eau», a précisé Abdel Karim Konaté.
Le PDG de l’Office du Niger a assuré que des investigations sont en cours pour recenser les zones sinistrées. Ce n’est pas tout, le département de tutelle accorde une plus grande priorité au développement du secteur agricole et à l’amélioration de la sécurité alimentaire. C’est pourquoi, il est aussi à pied d’œuvre pour soutenir les producteurs. Abdel Karim Konaté les a félicité, avant de les encourager à toujours positiver malgré les multiples contraintes qu’ils rencontrent.
Mamadou SY
Amap-Ségou
Source : L’ESSOR