Au Brésil, l’entreprise pétrolière Petrobras a chuté de 20% à la Bourse de São Paulo ce lundi, après avoir perdu 7% vendredi après la décision du président Bolsonaro de nommer un général à la tête de l’entreprise publique et de freiner la hausse du prix des carburants.
Avec notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard
L’essence coûte cher au Brésil. Depuis le début de l’année, les prix des carburants ont augmenté de 30%. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’annonce par Petrobras, la semaine dernière, d’un relèvement de 10% des prix de l’essence, et de 15% pour le diesel.
Le président Jair Bolsonaro s’est alors fâché. Il a reproché à l’entreprise publique de ne pas avoir su amortir le choc et a décidé de remplacer l’actuel président de Petrobras par un général, l’ancien ministre de la Défense, Joaquim Silva e Luna, qui accepte de freiner la hausse des prix.
Mais cela a déclenché une tempête sur les marchés financiers. Les actionnaires minoritaires de l’entreprise se sont rebiffés. Ils estiment qu’il s’agit d’une intervention du pouvoir politique dans les affaires de Petrobras. Ils ont donc décidé de se défaire de leurs actions.
Depuis vendredi, la capitalisation boursière de Petrobras a ainsi perdu 18 milliards de dollars. Du jamais vu, même aux pires moments du scandale de corruption qui a frappé le groupe pétrolier lors de la décennie précédente.
RFI