Depuis la rentrée scolaire du 25 Janvier 2021, les élèves des écoles privées payent le prix d’une mésentente d’ordre financière qui oppose enseignants et promoteurs de lycées et écoles professionnelles.
Dans l’optique d’organiser l’éducation et de promouvoir un enseignement de qualité pour tous, la loi n° 94-010 du 24 mars 1994 portant réorganisation de l’enseignement en République du Mali autorise toute personne morale à apporter sa pierre dans la formation des jeunes gens dans la droite ligne des modalités d’application de la loi n° 94-032 du 25 juillet 1994 fixant le statut de l’enseignement privé au Mali. Ce cadre s’est traduit à Tombouctou, comme dans d’autres régions du Mali, par l’émergence de nombreux établissements secondaires privés en plus des écoles de formation professionnelle et technique de même nature. Le secteur s’en est malheureusement englué dans une situation alarmante et sans issue plausible depuis l’ouverture des classes. Réunis au sein d’une Plateforme du privé ( PESPESRT), les enseignants font bloc derrière une revendication que l’association des écoles privées accréditées du Mali ( AEPAM) juge inappropriée. Selon le porte-parole du PESPESRT, Monsieur Issa Ag Alkalifa, professeur de mathématiques de son état, le malentendu ayant déclenché la grève a trait à une demande de majoration du tarif horaire fixé à 1250 F CFA pour le lycée et 1500 F CFA pour le professionnel. Et, depuis plus de quatre semaine que le bras-de-fer perdure, aucune démarche n’est entreprise dans le sens d’une conciliation des deux parties. Les promoteurs, qui ne désirent aucunement prendre langue avec les enseignements grévistes sur le sujet, procèdent déjà pour certains au remplacement de tous leurs employés qui refusent de servir dans les conditions en vigueur.
Rompant le silence, le promoteur du lycée Beyrey, Monsieur Abdoulaye Kalil Ascofaré, également président de la cellule AEPAM-Tombouctou, a laissé entendre, dans une interview au Studio Tamani, que les prétentions des enseignants sont tout simplement au-dessus des possibilités des écoles car elles portent sur une majoration de 2500 F CFA comme tarif horaire. « Nous ne faisons obstacle à personne, Il y a des professeurs qui viennent donner cours », a-t-il indiqué au passage.
La situation s’enlise ainsi peine peu à peu dans un dialogue de sourds et aux nombreux cris d’alerte lancés par correspondance à diverses autorités seuls les parents d’élèves ont jugé opportun de répondre en proposant une médiation entre les deux parties. Leur démarche n’à toutefois rien apporté de positif puisque les promoteurs d’école ont manifesté décidé de fermer la porte à toute négociation possible, ont confié des leaders de la Plateforme. Et nos interlocuteurs de déplorer le mutisme de la structure locale en charge des questions éducatives, l’Académie d’enseignement de Tombouctou en l’occurrence, insensible à leurs yeux au fait que les écoles accueillent des apprenants étatiques et fonctionnent en partie grâce à la subvention annuelle que l’état verse aux promoteurs pour la prise en charge des élèves orientés vers ces établissements privés. Ils ont tenu à mentionner dans la foulée qu’aucune des écoles concernées ne fonctionne normalement et les apprenants demeurent déboussolés par cette nouvelle crise qui leur fait craindre une situation comparable à celle vécue par l’année dernière leurs camarades du secteur public.
Albakaye B Cissé
Source: Le Témoin