La brusque montée de tension en Somalie était au menu des discussions, lundi 22 février, lors de la visioconférence trimestrielle du Conseil de sécurité de l’ONU. L’émissaire des Nations unies pour la Somalie, James Swan, y a appelé à un consensus dans ce pays pour tenir des élections « dès que possible » et éviter une escalade après des échanges de tirs vendredi en marge d’une manifestation de l’opposition.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
La Somalie a besoin d’un soutien unanime à l’accord passé en septembre promettant des élections. Pour le représentant spécial de l’ONU en Somalie, James Swan, ainsi que l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, cela ne fait aucun doute : dans ce climat tendu, il faut que le gouvernement évite toute confrontation ou toute tactique risquée. Et qu’il organise les élections prévues par l’accord de septembre. Ils l’ont répété au ministre somalien des Affaires étrangères invité mardi alors que des échanges de tirs ont eu lieu lors d’une manifestation de l’opposition vendredi à Mogadiscio.
Moins de deux semaines après une réunion d’urgence à huis clos, le Conseil de sécurité s’est à nouveau réuni à propos de la Somalie lundi 22 février, comme le prévoyait son agenda, et alors que la mission de paix Amisom doit être renouvelée d’ici la fin de la semaine.
Une grave crise humanitaire en vue
Le représentant de l’Union africaine et chef de l’Amisom, Francisco Madeira, a lui souligné le besoin d’un esprit plus constructif. Pour encourager à la stabilité, les États-Unis ont demandé, à l’instar du gouvernement somalien, l’inscription de trois haut dirigeants shebab sur la liste des sanctions de l’ONU.
Le Conseil s’inquiète par ailleurs de la crise humanitaire qui s’annonce : entre les invasions de criquets pèlerins, les inondations et la pandémie de Covid-19, 5,9 millions de Somaliens auront besoin d’assistance en 2021. L’Estonie a demandé que le Conseil débloque au plus vite les 2 milliards de dollars estimés nécessaires.
RFI