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Dialogue avec les djihadistes : Le Premier ministre droit dans ses bottes

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En fusion totale avec l’opinion publique, le Premier ministre signe et persiste dans sa volonté d’engager le dialogue avec les groupes djihadistes contre l’avis de la France.

Paris a froidement accueilli le Plan d’action du Premier ministre annonçant l’ouverture prochaine d’un dialogue direct avec les groupes djihadistes, en application d’une des recommandations phares issues du Dialogue national inclusif (DNI). Moctar Ouane n’a aucunement varié dans le sillon qu’il s’est tracé face aux pressions exercées par la France opposée à une telle initiative. La position du président français Emmanuel Macron n’a pas changé d’un iota, au contraire intervenant par visioconférence au sommet de N’Djamena, le  16 février dernier, il a appelé de tous ses vœux à l’élimination physique d’Amadou Koufa , le chef de katiba Macina et d’Iyad Ag Ghali , le chef du Jama’atNusrat Al–islam WalMuslimin (JNIM) ou Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) alliance d’organisations qui a prêté allégeance à Al-Qaïda « L’Etat–major du GSIM répond à la hiérarchie centrale d’Al-Qaïda et est totalement intégré dans son organigramme » a expliqué l’Elysée. « Personne n’a jamais réussi à négocier ave Al-Qaïda et ce n’est pas la France qui va le faire »

 Paris intraitable  

 Ballet diplomatique de ministres français quelques semaines auparavant. Florence Parly, la ministre des armées a haussé le ton : « On ne peut pas dialoguer avec les groupes djihadistes qui n’ont pas renoncé au combat terroriste », précédée par Jean- Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères qui non plus n’est pas allé avec le dos de la cuillère.  « Disons les choses très clairement… il ya les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix. Les choses sont simples ».Une ligne de conduite qu’il croyait largement partagée par les pays du G5 Sahel, la communauté internationale et le Conseil de sécurité ». Seule dissonance, en octobre dernier, le secrétaire général de l’Organisation des nations-unies estimait possible cette opportunité.

François Hollande, ancien président de la République y a fermé la porte: « Il faut se montrer intraitable avec le terrorisme, mais il faut être aussi extrêmement ferme à l’égard du pouvoir malien. L’idée que l’on pourrait avoir des négociations avec ceux-là mêmes qu’on cherche à frapper me paraît un manquement par rapport aux engagements qui avaient été pris au moment du départ de cette opération. »

Face à Jean-Yves Le Drian le Premier ministre malien  MoctarOuane est resté droit dans ses bottes en réitérant sa volonté d’engager le dialogue avec tous les fils du Mali  sans exclusive, affirmant être en phase avec la volonté des Maliens et tenir compte des réalités nationales.

Possibles actions de sabotage

Contre vents et marées, Bamako va certainement reprendre langue avec les groupes extrémistes, mais Paris ne va se priver de saboter les pourparlers en lançant des kilos de bombes sur leurs positions ou échanger régulièrement des tirs d’armes automatiques dans les zones qu’ils occupent. Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa savent que leur sécurité n’est nullement garantie en s’aventurant sur un tel terrain. En dehors de la France et des Etats-Unis, Al-Qaïda n’hésiterait pas à lui faire la peau. La nébuleuse organisation s’est toujours gardée de se faire enrouler dans une spirale de négociation devant conduire à la paix. Le Mali fera-t-il exception ? Bien malien qui saura le prédire !

Georges François Traoré

SourceL’Informateur

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