La Maison Blanche confirme son intention de « recalibrer » sa relation avec l’Arabie saoudite. Alors que Donald Trump a souvent été accusé de fermer les yeux sur la question des droits de l’homme, Joe Biden annonce vouloir publier un rapport déclassifié explosif de la CIA sur l’assassinat de Jamal Khashoggi. Ce rapport confirme le rôle direct du prince héritier Mohammed ben Salmane dans l’exécution du journaliste saoudien, chroniqueur du « Washington Post ».
Avec notre correspondant aux États-Unis, Éric de Salve
Joe Biden « ne restera pas silencieux, dit la porte-parole de la Maison Blanche, quand il aura des inquiétudes au sujet de violation des droits de l’homme par l’Arabie saoudite ; il le dira haut et fort ». Tout le contraire – en somme – de son prédécesseur. En 2018, après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie, Donald Trump avait refusé de pointer la responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane, principal acheteur d’armes des États-Unis.
Tout change
Mais désormais tout change avec Joe Biden. Un mois après son arrivée au pouvoir, le nouveau président veut redéfinir cette relation avec Ryad. Premier acte de ce recalibrage : la déclassification d’un rapport explosif de la CIA ; selon ce rapport, Mohammed ben Salmane a approuvé et sans doute même ordonné l’assassinat du journaliste saoudien et résident américain qui critiquait son exercice pouvoir dans les colonnes du Washington Post.
Rendre des comptes
Avant la publication de ce rapport, Joe Biden fait savoir qu’il s’entretiendra avec le roi Salmane mais pas avec son fils MBS, pourtant dirigeant de fait du royaume et interlocuteur privilégié de la diplomatie trumpiste. Et l’administration Biden n’entend pas s’en tenir là. Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche a déjà annoncé que Wahsington ferait en sorte que les responsables de ce meutre rendent des comptes.
RFI
