Le lundi 22 février 2021, durant l’exercice de défense du ‘’Plan d’Action du Gouvernement de Transition’’ (PAGT), le Premier ministre Moctar Ouane, entre autres sujets abordés, a annoncé qu’à propos des constructions démolies dans la zone aéroportuaire de Bamako-Sénou, des sanctions seront prises contre les personnes qui ont délivré des actes ayant servi à construire sur le site en question.
Signalons que le domaine aéroportuaire en question, d’une superficie de 7194 hectares, est classé suivant le Décret N°99-252/P-RM du 15 septembre 1999 comme domaine de l’Etat. A l’image de toutes les parcelles de terre non construites, notamment à Bamako et environs, celle ci-dessus référencée devient rapidement la convoitise des populations qui sont dans une quête effrénée de périmètres habitables.
Le domaine aéroportuaire de Bamako-Sénou n’a pas échappé à cette convoitise et l’indélicatesse de certains agents et fonctionnaires de l’Etat aidant, ledit domaine a été soumis à des opérations clandestines de morcellement et des lots furent ainsi attribués aux potentiels preneurs.
Mais ce qui est paradoxal dans cette situation, est que cette espèce de magouille dure depuis près d’une vingtaine d’années et les dirigeants du pays, commis aux Affaires domaniales à diverses époques, se sont accommodés de cette situation scandaleuse.
Le plus incongru est que les détenteurs de parcelles dans cette zone aéroportuaire se prévalent à juste raison être possesseurs de titres et autres documents administratifs qui attestent de leurs droits à construire dans cette zone où les constructions à titre privé sont défendues par les lois en vigueur au Mali.
Pendant donc une vingtaine d’années, des agents et fonctionnaires de l’Etat se sont permis de morceler et de vendre aux plus offrants, des parcelles de la zone aéroportuaire.
Signalons que c’est sur instruction du président de la Transition, Bah N’Daw, que le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’habitat a ordonné à ses services compétents de procéder aux opérations de démolition des constructions illicites dans l’emprise de la zone aéroportuaire.
Comme on pouvait s’y attendre, ces opérations de démolition ont provoqué l’ire des populations concernées qui estiment être lésés dans leurs droits. Le moins que l’on puisse dire est que le Premier ministre ne saurait nullement rester de marbre devant une telle désolation des populations et c’est ce qui l’a amené à déclarer devant les conseillers du CNT que « le domaine aéroportuaire est un domaine public inaliénable de l’Etat.
Des sanctions administratives et pénales seront prises contre ceux délivrant des permis d’occuper et des lettres d’attribution (abaissement d’échelon des agents de l’Etat fautifs ; révocation d’office des fonctionnaires des collectivités impliqués dans des malversations… ».
El Hadj Mamadou GABA
Source: Le Soir de Bamako