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‘’Sans Détour’’ / Réformes politiques: pas de forcing !

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Depuis le début de la transition, le peuple malien, dans sa majorité, attend impatiemment les réformes politiques et constitutionnelles annoncées par les nouvelles autorités. Mieux, dans le Plan d’Action du Gouvernement de la Transition présenté le 19 Février 2021 devant les membres du Conseil National de Transition (CNT), ces mêmes réformes reviennent à travers : un nouveau système électoral prenant en compte les Maliens établis à l’extérieur ; l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle Constitution et la poursuite du chantier de la régionalisation. Déjà la Commission Electorale Nationale Indépendance (CENI) est dissoute au profit de la mise en place d’un organe unique qui sera chargé de l’organisation des élections. Mais pour l’heure, personne ne connaît l’identité de cet organe.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les autorités de la Transition pourraient difficilement réussir ces réformes sans la classe politique. Tout ce qui est réformes politiques visent directement ou indirectement les acteurs politiques. Donc, leur meilleure implication permettra sûrement aux autorités de peaufiner un document consensuel, lucide et accepté de tous. Malheureusement, à treize mois de la fin de la transition, ce consensus avec les acteurs politiques ou alors cette implication de la classe politique n’est pas tout à fait une réalité.

Dès lors, il convient au Premier ministre, Moctar Ouane, de trouver une formule appropriée dans le meilleur délai pour mobiliser tous les acteurs politiques sans exception, ainsi que ceux des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger autour de toutes les questions et décisions relatives à ces réformes politiques et constitutionnelles. Sans cela, ces propositions vont rester de belles idées sans suite. Ce qui est certain, c’est que le forcing du gouvernement pour imposer des textes aux Maliens ne pourra qu’être une grosse erreur qui risquera même de bloquer tout le processus de la transition.

Pour la réforme constitutionnelle, il faut aussi que le gouvernement accepte de consulter tous les acteurs concernés. D’autant plus qu’il ne s’agit plus de révision constitutionnelle, mais plus de l’élaboration et de l’adoption d’une nouvelle Constitution. Du moins, c’est ce que l’on retient du Plan d’Action de Moctar Ouane. Là encore, le gouvernement seul ne peut pas animer ce débat politique ou cette communication pour la compréhension et l’acceptation de cette nouvelle Constitution. Il faut forcément l’accompagnement des acteurs politiques et des leaders d’opinion.

Ainsi, le gouvernement devrait également comprendre que les membres du CNT n’ont aucune légitimité auprès du peuple malien. Seuls quelques membres politiques pourront mobiliser leurs bases pour soutenir ces projets, mais avec l’accord de leurs partis. Donc, pour ne pas prêcher dans le vide, le Premier ministre, ainsi que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, doivent accepter d’élargir et d’accélérer les concertations avec la classe politique et avec toutes les autres forces vivres de la nation. C’est le  seul secret pour réussir les réformes de cette transition.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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