Figure emblématique de l’histoire du slam féminin au Mali, le groupe »Maralinké » est une formation qui n’est plus à présenter au Mali. Il est le premier groupe créé en 2018 par 3 jeunes filles passionnées de slam, à savoir Mariam Koïta, Aminata Bamby Konate (Slam Bamby), Mali Keita (Mali la Slameuse). Avec des tons divers et un style unique et particulier, ce groupe s’est imposé au fil des années et, aujourd’hui, il est devenu incontournable. Après leur premier projet » Nos mots contre les mots », qui a été un succès, s’ajoutant à leurs diverses prestations sur les plans national et international, le »Maralinké » vise, cette fois, loin en mettant en place son premier album » Que du Slam « , dont la sortie officielle est prévue pour le 27 février prochain. Dans l’interview qui suit, Maralinké nous parle de ce groupe et de son nouvel opus.
L’Indépendant Week-end : Présentez-nous le groupe »Maralinké ». Quelle est la signification du mot Maralinké ?
Maralinké : Le groupe Maralinké est un regroupement de 3 jeunes filles passionnées de slam. Maralinké est un dérivé de nos ethnies, Mara qui vient de »Maraka » et Linké de »Malinké ». Notre histoire n’est pas un fait de hasard. Nous nous sommes connues depuis la maternelle et chacune a commencé le slam à partir de 2015. C’est à partir de là que nous avions projeté de former un groupe afin que chacune puisse apporter ce qu’elle peut faire. Dieu faisant bien les choses, le destin nous a réunies autour du même but qui est le Slam. Actuellement, notre troisième collaboratrice, Mariam Koita, est au Canada pour des projets de slam. Nous collaborons dans la plus grande harmonie et complicité, car chacune est dotée d’un don en slam, ce qui fait notre force.
L’Indép. Week-end : Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Maralinké : En général, nous sommes beaucoup inspirées par nos quotidiens, la vie et surtout par l’actualité. La plupart de nos textes reflètent ce que nous vivons. Les messages qui y sont véhiculés parlent des maux de la société, notamment la guerre contre les enfants, les VBG, le changement climatique, les violences policières, le racisme, la paix et l’immigration.
A travers notre slam, on essaye de conscientiser la jeunesse sur les problèmes de l’heure actuelle, grâce à nos messages de motivation, d’espoir et surtout d’encouragement.
L’Indép Week-end : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Maralinké : Au début de notre carrière, nous avons été confrontées à plusieurs difficultés, de différents ordres. A la création du groupe, nous nous sommes beaucoup battues pour être connues et exercer notre passion, car le Slam, à ce moment là, était peu connu du public malien. Ceci nous a valu beaucoup d’ennuis, puisque nous étions l’objet de plusieurs critiques et préjugés. C’était un mal nécessaire pour atteindre les objectifs. Au final, nous avons considéré ces petits blocages comme source de motivation, d’autant que la passion et l’amour étaient là.
L’Indép Week-end : Quelle définition pouvez-vous donner du » Slam »
Maralinké : Nous percevons le Slam comme un art qui favorise la liberté d’expression. C’est de la parole libre déclamée, en faisant ressortir ce que l’on garde au plus profond de soi. C’est aussi un art qui sensibilise, éduque, informe et conscientise la population sur certaines pratiques et cela grâce aux mots.
L’Indép Week-end : La sortie officielle de votre album est prévue pour le 27 février. Pouvez-vous nous parler de cet opus tant attendu par les fans?
Maralinké : L’album »Que du Slam » est le fruit d’un large travail et de collaboration avec plusieurs artistes. C’est un mixage de plusieurs variétés artistiques comme la musique, la danse, le rap avec un style à la »Maralinké’‘. Composé de dix morceaux, plusieurs thématiques figurent sur cet opus.
Ce premier joyau est à l’image du groupe et nous avons beaucoup misé sur nos talents pour qu’il soit une réussite. L’album sera disponible demain 27 février sur toutes les plateformes légales de téléchargement. Et un concert dédicace gratuit est prévu ce même jour, au Blonba, à partir de 19 heures.
L’Indép Week-end : Quels sont vos projets ?
Maralinké : Nous avons plusieurs projets en cours. Après la sortie de notre album, nous serons en Guinée pour représenter le Mali au Festival International de Slam et d’humour de la Guinée Conakry. Nous travaillons également sur les clips de l’album. Et l’un de nos projets phares est la réalisation de la deuxième édition de notre projet » Nos mots contre les mots », financé par la GIZ dans son programme »Donko ni Maaya ».
L’Indép Week-end : Votre dernier mot ?
Maralinké : Nous tenons à remercier tous nos collaborateurs pour leur appui et soutien. Aussi, nous invitons tous nos fans à sortir massivement pour venir déguster notre premier opus avec nous, ce samedi, au »Blonba », à partir de 19 heures.
Aminata Kébé
Source : l’Indépendant