Ousmane Issoufi Maïga, Président de l’Association des Communautés de Culture Songhay en Mouvement Ir Ganda a présidé leur Assemblée générale suite au séminaire relatif à leurs positions stratégiques en matière de réformes politiques et institutionnelles en cours.
C’était samedi 27 février 2021 à la Maison des Aînés, en présence des membres du comité exécutif d’Ir Ganda ; des représentants des membres du bureau exécutif d’Ir Ganda, des coordinateurs des cercles, des présidents et membres des commissions techniques, des experts ; des personnes ressources ; ainsi que des associations sœurs d’Ir Ganda.Au cours de son discours d’ouverture de l’assemblée générale, le Président d’Ir Ganda Ousmane Issoufi Maïga, a indiqué qu’en vue de rendre compte des conclusions issues du séminaire tenu le 20 février dernier au Palais de la Culture, qui avait pour objectif principal de passer en revue, les textes relatifs aux différentes réformes politiques et institutionnelles en cours dans notre pays.
Ce séminaire s’inscrivait dans la liste de la longue chaine des activités prioritaires et stratégiques du mouvement Ir Ganda, et avait regroupé environ de 150 participants, représentants les membres du bureau exécutif ; des coordinateurs des cercles ; des Présidents et membres des commissions techniques ; des experts ainsi des personnes ressourcesSelon ses dires, à travers 6 panels mis en place au cours dudit séminaire : « nous avons passé en revue l’ensemble des 6 thématiques qui sont : « thème 1 : la problématique de la sécurité ; thème 2: Réformes en cours : réorganisation territoriale et les circonscriptions électorales, loi électorale, Charte des partis politiques, organisation unique des élections ; thème 3 : la décentralisation : le développement régional et local, le développement des zones arides ; thème 4 : Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali ; thème 5 : le Service public dans les régions du Nord, état des lieux et propositions de solutions : cas des écoles et de la santé ; thème 6 : Dialogue, Paix, Cohésion sociale et la prévention et gestion des conflits ».
Avant de préciser que : « des éminents experts ont proposé des analyses pertinentes partagées avec l’ensemble des séminaristes, et des conclusions ont été tiré ».Ainsi, des principales recommandations sur la base des échanges fructueuses ont été formulées. Au plan sécuritaire : « instaurer la confiance entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité ; instituer la collaboration entre la défense civile et la sécurité communautaire qui, combinées serviront de bases pour les activités envisagées en vue d’enrayer l’insécurité et rétablir la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble ; promouvoir la dialogue en vue de la réconciliation entre les communautés ; mener une lutte implacable contre la circulation illicite des armées ».
Au plan des réformes : « fixer et inscrire dans la constitution le nombre de régions au Mali ; retenir la région comme circonscription électorale pour l’élection des députés ; déterminer le nombre de députés par région sur la base de la population (RGPH 2009) ; introduire la proportionnelle dans le monde de scrutin de l’élection des députés ; créer un organe unique et indépendant de gestion des élections (OUIGE), envisager des sièges de député dans la future assemblée nationale pour les maliens établis à l’extérieur ».
Au plan de la décentralisation et du développement économique régional : « élaborer et adopter des politiques nationales prioritaires de Développement de Zones Arides et Semi-arides et ce, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable (ODD horizon 2030) au Mali ; relancer les travaux de tous les projets structurants freines (barrage de Taoussa, Routes, etc…) ; faire l’audit des concessions attribuées relatives aux ressources naturelles stratégiques (eau, pétrole, gaz, naturels, or, manganèse, phosphates, matériaux de construction carrières, ..) ; assurer l’aménagement et la mise en valeur du bassin du fleuve Niger et des grands bassins fossiles et mares (Tilemsi, Adouf, Tenderewel, Gossi, Tessit, Tamesna, … ; faire de l’approche territoriale une stratégie de développement et de croissance économique visant à construire et promouvoir de véritables économies régionales et locales; promouvoir une politique cohérente de développement territorial par une plus grande implication des Agences de Développement Régional renforcées et plus efficaces dans le développement économique régional ; renforcer les capacités en ressources humaines des collectivités et des administrations régionales et locales ; accélérer le transfert des ressources et des compétences aux collectivités en tenant compte de leurs capacités à planifier et à mettre en œuvre des budgets crédibles ; impliquer les autorités coutumières identifiées selon les traditions des différentes communautés socioculturelles du pays dans la gestion des affaires de leurs terroirs; accélérer le retour de l’Administration et de la Justice dans toutes les régions et le redéploiement effectif des Forces de Défense et de Sécurité ».
Par rapport à la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger : « engager dans les meilleurs délais le processus de relecture de l’Accord avec la participation de tous les acteurs concernés ; accélérer le retour de l’Etat dans les régions du nord et le redéploiement effectif des forces de défenses de sécurités et de justice ». Au niveau de l’offre publique dans le domaine de la santé : « mettre l’éthique au cœur des préoccupations et des actions de management en matière de politique sanitaire au Mali ; désenclaver le nord afin de réduire les distances entre les aires de santé et permettre l’accès de toutes les communautés au moins aux soins de santé primaires, renforcer les actions de stratégie avancée el de sante communautaire dans les districts sanitaires du Nord et du centre; renforcer la lutte contre la COVID 19.
Au niveau de l’offre publique dans le domaine de l’éducation : les experts ont proposé, pour sortir l’école malienne de la situation actuelle, il importe que soient prises des mesures rigoureuses mais réalistes portées par tous les acteurs dans le respect des textes, des engagements pris et de l’intérêt général. Pour ce fait : « il faudra aussi répertorier les medersas, les écoles coraniques, les centres d’alphabétisation pour les adultes, les Centres d’Education pour le Développement: (CED), les Centres: d’Apprentissage des Femmes (CAFe), en vue de leur prise en charge dans les vastes programmes de réhabilitation de l’école dans les régions du nord et du centre.
Enfin : « exiger des Directeurs d’Académie d’enseignements, des directeurs de CAP et des directeurs d’école à plus de rigueur dans l’encadrement du personnel enseignant ; sensibiliser les élus politiques et communaux dans la prise en charge de la création et de l’animation des structures de formation de proximité ; engager les organisations de la société civile comme Ir Ganda, Ginna Dogon, Tabital Pulaaku etc.., à s’investir pour constituer de véritables forces de proposition à la phase d’élaboration des plans de développement des Collectivités ».Avant de terminer son intervention, il a remercié ses ainés d’Ir Ganda, les associations partenaires, et surtout les conférenciers qui se sont bénévolement se sont offerts à faire des présentations de qualités.« Nous sommes à une époque où la situation sociopolitique du Mali préoccupe l’ensemble des maliennes et maliens : donnons nous la main pour booster hors de nos frontières, les forces du mal, soyons une force de proposition ; soyons la solution et non le problème.
Défendons l’idéal d’un Mali unique, fort et indivisible. Ainsi, dans un contexte trouble comme le nôtre, il importe de garder le sang froid, éviter de tomber dans l’émotion, se poser toujours les bonnes questions, afin de ne pas se tromper d’adversaire et de combat », a-t-il conclu.
Aïssétou Cissé
Source : Échos Médias