Depuis près de onze (11) semaines qu’elle a éclaté avec l’arrestation de certaines personnalités au nombre desquelles le charismatique chroniqueur, Ras Bath, et le Directeur général de PMU-Mali, Vital Robert Diop, l’Affaire dite ‘’de déstabilisation de l’Etat’’ n’en finit pas de défrayer la chronique.
C’est dans ce cadre que la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a annulé le mardi 2 mars 2021, les procédures visant les présumés auteurs de cette tentative de déstabilisation de l’Etat. Sur les sept accusés, cinq (5) étaient réellement en détention préventive, puisque poursuivis pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’État ».
Signalons que parmi les prévenus figuraient l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, mais qui n’avait pas pu être arrêté, puisque introuvable.
En tout cas au cours de l’audience du mardi 2 mars 2020 qui s’est tenue dans la salle ‘’Mahamet Fofana’’ de la Cour d’Appel de Bamako, la Chambre d’accusation a annulé non seulement la procédure mais aussi les mandats de dépôt en vertu desquels les prévenus sont maintenus en prison.
C’est donc le plus logiquement du monde que le pool d’Avocats de la défense s’est fortement réjoui de ces deux décisions et l’un d’entre eux, Me Kassoum Tapo, de se féliciter en ces termes, après un délibéré à huis clos : « J’étais certain que nous allions gagner, et ça a été fait. Ce que nous n’avons pas cessé de dire dans ce dossier, dès le départ, à savoir que c’était un dossier vide et qu’on a voulu instrumentaliser la justice, et ça n’a pas marché ». Théoriquement cette double annulation devrait conduire à la mise en liberté immédiate des prévenus incarcérés. C’est justement à cette logique que s’attendait l’opinion nationale malienne, compte tenu surtout de la grande popularité dont jouissent les prévenus.
En tout cas, dès l’annonce de l’annulation de la procédure et surtout celle des mandats de dépôt, les partisans de Ras Bath, regroupés au sein du CDR, se sont dirigés vers la prison centrale de Bamako.
Ils étaient des centaines de jeunes qui finalement ont été déçus pour n’avoir pu obtenir la libération, séance tenante, de leur leader. La justice ayant ses raisons que la ‘’Raison’’, elle-même, ignore, cette libération automatique de Ras Bath et de ses quatre coaccusés n’a pu s’effectuer sur le champ, mais n’empêche que les partisans du célèbre chroniqueur ont continué à battre le pavé jusqu’à la nuit tombée. Il faut dire que selon la loi malienne, le parquet a trois jours pour se pourvoir en cassation.
El Hadj Mamadou GABA
Source: Le Soir de Bamako