La cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam, a salué ce lundi 8 mars le projet de réforme électorale voulu par Pékin, visant à s’assurer que seuls « des patriotes » puissent gouverner, et rejeté les critiques qui y voient une purge de l’opposition. Carrie Lam a également exclu toute consultation de la population au sujet de ces changements décidés par la Chine.
Ce projet de loi, qui prévoit notamment un droit de veto des autorités vis-à-vis des candidats aux élections, est en cours de discussion devant l’Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement chinois) et devrait être approuvé jeudi. Pékin a fait savoir qu’il entendait faire en sorte que seuls des « patriotes » puissent diriger la métropole financière.
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Pour ses détracteurs, cette réforme sonne le glas du système électoral démocratique, certes déjà limité, et réduira à néant tout opposition pro-démocratie au profit des candidats pro-Pékin. La cheffe de l’exécutif hongkongais, désignée par Pékin, a rejeté ces critiques, affirmant que « les améliorations apportées au système électoral ne sont pas conçues pour favoriser quelqu’un mais pour que toute personne qui gère Hong Kong soit un patriote ».
« La décision est opportune, nécessaire, légale, constitutionnelle », a-t-elle martelé lors d’un point de presse organisé à son retour de Pékin. Selon elle, le « leadership et le pouvoir décisionnel des autorités centrales n’ont pas à être remis en cause ».
Érosion constante des libertés
Lors de la rétrocession de l’ex-colonie britannique en 1997, Pékin avait garanti à Hong Kong une certaine autonomie et des libertés inconnues en Chine continentale jusqu’en 2047. La ville possède un Parlement local, en partie élu au suffrage universel.
Ces dernières années, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer une érosion constante des libertés dont jouissaient les habitants. Un tour de vis supplémentaire a été donné en 2020, dans la foulée de l’immense mobilisation pour la démocratie qui a ébranlé le territoire pendant des mois en 2019.
En septembre, les élections qui devaient permettre de renouveler la moitié du Parlement (Conseil législatif, Legco) ont été annulées, les autorités invoquant la pandémie de coronavirus. Lundi, Carrie Lam a laissé entendre qu’un nouveau report était probable en raison des changements voulus par Pékin.
(avec AFP)