Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné lundi l’annulation de l’ensemble des condamnations de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva pour corruption, le rendant potentiellement éligible pour affronter Jair Bolsonaro à la présidentielle de 2022.
Dans une décision inattendue qui a fait l’effet d’une bombe, le juge Edson Fachin a indiqué qu’un tribunal de la ville de Curitiba (sud), qui avait condamné Lula dans quatre procès n’était « pas compétent » pour juger l’ancien président Lula pour corruption. Ses affaires seront à présent jugées par un tribunal fédéral de Brasilia.
En attendant ces jugements, l’ex-président de gauche, âgé de 75 ans, est rétabli dans ses droits politiques ce qui pourrait l’inciter à se lancer dans la course pour la présidence de 2022 à laquelle l’actuel président de droite Jaïr Bolsonaro devrait participer.
Lula a été président du Brésil entre 2003 et 2011 avant d’être condamné en 2018 pour corruption. Il avait déjà purgé un an et demi de prison pour corruption, d’avril 2018 à novembre 2019, avant d’être libéré fin 2019 sur décision collégiale de la Cour suprême mais interdit d’élection.
Au moment où il avait été incarcéré, l’ancien chef de l’État était donné favori des sondages pour la présidentielle d’octobre 2018.
Deux ans et demi plus tard, dans un sondage récent, Lula apparaît comme le seul capable de battre le président Jair Bolsonaro au prochain scrutin, en 2022 : 50% des personnes interrogées se disaient prêtes à voter pour lui, contre 44% pour le président actuel.
Le procureur général du Brésil a fait savoir qu’il allait faire appel de la décision.
RFI