Sous le thème » leadership féminin pour plus d’égalité au Mali dans le contexte de la Covid-19 « , notre pays a célébré hier, la journée internationale des femmes. Laquelle célébration a été mise à profit par la ministre de la promotion de la Femme, de l’enfant et de la famille, Mme Bouaré Bintou Founé pour faire un plaidoyer à l’endroit des décideurs politiques, en l’occurrence le président de la transition, Ba N’Daw, pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des femmes surtout celles affectées par la maladie à coronavirus.
Selon le président Ba N’Daw, la participation de la femme à la vie économique est un élément important pour sa promotion et son rôle dans la société. Ainsi la promotion de la femme doit s’apprécier à travers sa participation aux activités économiques et sa capacité d’accéder aux ressources pouvant lui permettre d’avoir une certaine autonomie financière. Cependant, ajoutera-t-il, la maladie à coronavirus survenue dans notre pays a beaucoup affecté la vie quotidienne des femmes.
En effet, selon la ministre Bouaré Bintou Founé Samaké, 78% des entreprises informelles au Mali sont féminines, les femmes actives évoluent donc majoritairement dans le secteur informel qui demeure fortement impacté par la maladie à coronavirus.
A l’en croire, les femmes déjà en situation de vulnérabilité et de grande précarité sont frappées de plein fouet par cette pandémie, par une baisse ou une perte de leurs revenus due en grande partie à l’arrêt de leurs activités. A ses dires, l’une des conséquences les plus préoccupantes de cette crise sanitaire, qu’il convient de relever, est l’augmentation de la violence à l’égard des femmes et des filles due principalement aux restrictions de mouvements et à l’arrêt de la plupart des activités génératrices de revenus. Selon les dernières statistiques, le taux de violence conjugale a augmenté de 11% passant ainsi d’un taux de 43% avant la Covid-19 à celui de 54%.
En dépit de ce tableau peu reluisant, qui a motivé d’ailleurs le choix du thème de cette année, il y a lieu de relever, selon Mme Bouaré, que de fortes mesures d’accompagnement ont été prises dans le but d’améliorer la condition des femmes maliennes.
Au nombre desquelles nous pouvons citer le financement de nombreuses activités génératrices de revenus, la dotation de groupements de femmes en matériels et équipements de production (d’une valeur de 25 000 000 FCFA) à travers le fonds d’appui à l’autonomisation de la femme (FAFE), la mise à la disposition, des associations et regroupements de femmes issus des couches vulnérables de la population (femmes), de kits de protection et de prévention contre la Covid-19. A ces mesures s’ajoute l’adoption de la loi 052 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives qui a largement contribué à améliorer la représentativité des femmes dans les instances de prise de décision aussi bien au niveau local que national, la création du programme national de lutte contre les violences basées sur le genre ( PN-VGB), qui vise à répondre au nouveau défi institutionnel et opérationnel, lié aux questions de violences multiformes auxquelles les femmes et dans une moindre mesure les hommes font face dans le pays, le lancement de l’initiative Spotlight pour lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles, entre autres.
Selon la ministre Bouaré Bintou Founé, à côté de ces acquis, demeurent de nombreux défis à relever concernant notamment les VBG au sein des ménages ou dans la société, la pénibilité de l’accès des femmes et des familles aux crédits, à la terre, aux intrants, aux matières premières et aux marchés. A ses dires, afin de mieux protéger les femmes et de tirer pleinement parti du potentiel de leur leadership en matière de préparation et d’intervention face à la pandémie, les perspectives des femmes et des filles dans leur diversité doivent être intégrées dans la formulation et la mise en œuvre des politiques et des programmes dans tous les domaines.
Au regard de tout ce qui précède, le président Ba N’Daw a saisi l’occasion pour donner les assurances du pays quant au respect de tous ses engagements relatifs aux instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels il a volontairement souscrit. En outre il a exhorté le gouvernement à tout mettre en œuvre pour assurer l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme. Ce, conformément aux objectifs de développement durable, l’Agenda 2063 de l’union Africaine et le Cadre Stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD).
Pour sa part, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies a également profité de ladite célébration pour réitérer l’engagement du système des Nations-Unies, y compris la Minusma à continuer à œuvrer aux côtés de toutes les femmes du Mali avant d’encourager celles-ci à persévérer dans l’effort en vue de contribuer à l’édification de la paix au Mali à travers un positionnement politique de haut niveau.
Ramata S Keita
Source: l’Indépendant