Les habitants épris de vie libre et active qui a été subitement confisquée par des djihadistes depuis le 6 octobre dernier. Eux qui nourrissaient le pays en sont réduits à présent à vivre de l’assistanat.
La privation de liberté de mouvement et la faim avaient saisi ce village, deux ennemis qui vont rarement ensemble et qui cependant s’étaient ligués contre trois milliers d’âmes, une espèce d’alliance des abîmes. L’écho de leurs cris de détresse est parvenu au monde, plus particulièrement aux autorités transitoires : « Nous avons faim, nourrissez-nous ! Nous sommes assiégés, libérez-nous ! »Un début de famine vite circonscrit. Des vivres continuent d’arriver aux populations. Puis, soufflait le vent de la libération. Si les troupes aéroportées ont extrait les habitants des fourches de djihadistes à l’intérieur du village, toute sortie à un kilomètre demeure périlleuse. . Les habitants épris de vie libre et active qui a été subitement confisquée par des djihadistes comme des oiseaux mis en cage.
Persistance menace
Les forces spéciales sont entrées sans tirer le moindre coup de feu. Ainsi le jeu de menaces, d’épreuves de forces simulées, a trouvé place à Farabougou. Si la stratégie ne possède pas d’autre moyen que le combat, il convient de rappeler explicitement qu’il suffit parfois d’offrir ou de simuler le combat pour obtenir un résultat équivalent à celui du combat réel. Quand les forces spéciales ont pris pieds dans ce village encerclé, Bamako signifiait aux djihadistes par un acte-message le combat dont il se donnait les moyens. De même, la mise en état d’alerte maximale des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national aux lendemains des menaces proférées par Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali de plus laisser de répit aux soldats équivalait à un message.
Il se pouvait que la surprise et le découragement entraînât la résignation au moins temporaire des djihadistes à battre en retraite. Un pronostic déjoué par leur présence autour du village, empêchant tantôt les paysans de moissonner ou de battre le riz, tantôt mettant le feu aux champs, aux machines agricoles, s’ils ne les emportent pas.
Au moment où l’étau djihadiste se resserrait sur Farabougou, pour la première fois le Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) qui s’est dit favorable à un dialogue avec les « djihadistes modérés ». Faut-il en rire ou en pleurer ? D’aucuns se sont barricadés derrière le constat que « l’épreuve de feu a montré ses limites » faisant écho au désidérata du gouvernement malien d’emmancher des négociations.
Il y a un parfum d’hypocrisie dans le système international. Il se trouve toujours des Etats pour jouer le rôle de marchands d’armes ou qui financent le terrorisme. L’ONU sait bien qui arme les groupes islamistes dans le Sahel, qui les finance. Pour l’instant le système international n’envisage pas d’isoler le Qatar et l’Arabie Saoudite qui sont les alliés des puissances occidentales.
Georges François Traoré
Source: L’Informateur