Mahamat Saleh Annadif, représentant de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a rencontré, mardi à Mopti (centre), des représentants de la société civile de la région. Si pour eux des efforts sont en cours pour que les communautés cohabitent pacifiquement, leurs préoccupations sont nombreuses.
Avec notre envoyé spécial à Mopti, Serge Daniel
Lors de la rencontre des responsables des différentes communautés, des jeunes, des femmes de la région de Mopti, ainsi que des religieux, ont d’abord affirmé qu’ils étaient tous unis pour un même objectif : travailler pour l’instauration d’une paix durable.
Violences faites aux femmes, déficit céréalier, écoles fermées…
Mais des problèmes demeurent. Par exemple, des violences contre – surtout – les filles mineures. « Nous recevons de plus en plus de fillettes victimes de violences ainsi que des fillettes-mères et une fille de 13 ans qui est mère, nous raconte Marie-Louise Sylla, de l’Association locale pour les droits de la femme. Nous continuons de recevoir des femmes qui sont flagellées quand elles veulent aller en brousse pour ramasser du bois pour la cuisine… »
L’insécurité provoque aussi un important déficit céréalier dans la région, souligne un autre membre de la société civile de Mopti : « Aucune activité agricole n’a été menée dans beaucoup de villages. ». Il craint qu’un déficit alimentaire chronique s’installe dans la région.
Pour Amadou Ndiaye, de l’association des jeunes, la préoccupation ce sont les écoles fermées à cause de la crise : « Il y a à peu près 600 et quelques écoles fermées dans la région de Mopti. Cela fait des milliers de personnes qui peuvent être enrôlées très vite ».
Le désarmement réel de nombreux mouvements d’autodéfense est également ici considéré comme une priorité.
RFI