Patrice Motsepe a été élu par acclamation président de la Confédération africaine de football (CAF), ce 12 mars à Rabat, pour la période 2021-2025. Premier Sud-Africain à occuper ce poste, le milliardaire succède au Malgache Ahmad, suspendu 2 ans de toute activité liée au foot.
De notre envoyé spécial à Rabat,
Patrice Motsepe est devenu le 7e président élu de la Confédération africaine de football (CAF), ce 12 mars 2021. Le milliardaire est le premier Sud-Africain et le premier anglophone à occuper ce poste prestigieux sur le continent. L’homme d’affaires succède à Ahmad, persona non grata durant cette 43e Assemblée générale élective (AGE) de la CAF. Le Malgache, qui avait battu le Camerounais Issa Hayatou à la surprise générale en 2017, a été suspendu 5 ans par la Fédération internationale de football (FIFA), avant que cette sanction ne soit ramenée à 2 ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS).
C’est aux côtés de Gianni Infantino, patron de la FIFA, qu’un Patrice Motsepe très détendu et très attendu est arrivé à cette AGE. Une FIFA qui a œuvré pour que qu’il soit le seul candidat en lice – avec les désistements de l’Ivoirien Jacques Anouma, du Sénégalais Augustin Senghor et du Mauritanien Ahmed Yahya – et dont Motsepe va devenir le vice-président de la facto.
La CAF au bord de l’impasse financière
Celui qui figure parmi les plus grandes fortunes du continent va devoir redresser un organisme malade. Fouzi Lekjaa, président de la Fédération marocaine (FRMF) et de la Commission des finances de la CAF, a en effet invité ses hôtes à redresser la barre rapidement, après quatre années pénibles. « La CAF s’installe dans un déficit annuel autour des 10 millions de dollars. Elle est en train de bouffer (sic) ses capitaux, ses fonds propres, a-t-il lâché peu avant l’élection de Patrice Motsepe. Le défi majeur de la nouvelle équipe est d’inverser la courbe, ce qui permettrait à la CAF de jouer son rôle en développant le football ».
Le Marocain conclut, au sujet de réserves financières propres estimées à 60 millions de dollars : « Si on continue dans cette logique, on aura de quoi fonctionner normalement durant le mandat qui vient puis ce sera l’impasse. »
Un président très entouré
Pour relancer l’institution créée en 1957 et basée au Caire, Patrice Motsepe pourra s’appuyer sur cinq vice-présidents, contre trois sous Ahmad. Pour assurer une « meilleure représentativité des différentes composantes de la CAF », selon le chef de l’administration (Secrétaire général) de la CAF, Abdelmounaïm Bah. Plus sûrement pour contenter un maximum de personnes.
Outre l’élection du président, la CAF élit également les membres de son gouvernement (Comité exécutif) et ses représentants au gouvernement (Conseil) de la FIFA. Les tractations ont été intenses ces dernières semaines et jusque tard dans nuit, hier…
RFI