Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et celui de la Défense, Lloyd Austin, arrivent ce lundi 15 mars à Tokyo, étape inaugurale de leur premier déplacement à l’étranger. Celui-ci vise à renforcer les liens des États-Unis avec leurs partenaires asiatiques face à la Chine.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et celui de la Défense, Lloyd Austin, qui voyagent séparément, vont d’abord s’entretenir, mardi 16 mars, avec leurs homologues japonais ainsi qu’avec le Premier ministre Yoshihide Suga, lequel doit rencontrer le président Joe Biden le mois prochain à Washington. MM. Blinken et Austin ont ensuite prévu de se rendre en Corée du Sud le mercredi 17 mars. Puis le premier a rendez-vous jeudi en Alaska avec les chefs de la diplomatie chinoise, pour la première fois depuis l’élection de Joe Biden, tandis que le chef du Pentagone se rendra en Inde en fin de semaine.
Refonder
Pandémie oblige, l’administration Biden a été délibérément lente à lancer ses premiers voyages diplomatiques, menés d’habitude à un rythme effréné après l’arrivée d’un nouveau locataire à la Maison Blanche. Mais le nouvel exécutif américain a déjà clairement insisté qu’il voulait refonder les relations avec le reste du monde, et spécialement avec ses alliés traditionnels, en rupture avec le tumulte de l’ère Trump.
Le but est de « revitaliser nos liens avec nos amis et partenaires », ont souligné de concert MM. Blinken et Austin dans une tribune publiée lundi dans le Washington Post. « Notre force combinée nous rend plus forts quand nous devons repousser l’agression et les menaces de la Chine », ont-ils ajouté.
La Chine, « responsable »
« Ensemble, nous tiendrons la Chine responsable quand elle viole les droits de l’homme dans le Xinjiang et au Tibet, érode systématiquement l’autonomie de Hong Kong, sape la démocratie à Taïwan ou revendique des territoires maritimes en mer de Chine méridionale en violation des traités internationaux ». « Si nous n’agissons pas de manière décisive et que nous ne prenons pas les devants, Pékin le fera », assurent-ils encore dans cette tribune.
Les tensions sino-japonaises autour de l’archipel inhabité des Senkaku, appelé Diaoyu en Chine, devraient être « une part importante des discussions » à Tokyo, « parce que nous avons des engagements de sécurité envers le Japon », a confié lundi un haut responsable du Pentagone aux journalistes accompagnant M. Austin dans sa tournée asiatique. Le Japon administre ces îlots mais ils sont revendiqués par Pékin qui multiplie les démonstrations de force dans la zone.
« Notre avantage concurrentiel s’est érodé »
À Hawaï, siège du commandement militaire américain pour la région Indo-Pacifique, M. Austin avait expliqué samedi à la presse que M. Blinken et lui comptaient d’abord « écouter, apprendre, comprendre » les points de vue de leurs alliés dans la région. « Notre objectif est de nous assurer que nous avons les capacités, les plans et les concepts opérationnels pour pouvoir opposer une dissuasion crédible à la Chine ou à quiconque qui voudrait s’en prendre aux Etats-Unis », avait-il ajouté. Sur le plan militaire, « notre avantage concurrentiel s’est érodé » alors que la Chine modernise rapidement son armée. « Nous avons encore un avantage mais nous allons le renforcer ».
RFI