Ce lundi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les grandes villes d’Australie pour réclamer la fin des violences à l’égard des femmes. Baptisé « #March4Justice », ce mouvement a pris de l’ampleur ces dernières semaines alors que plusieurs femmes, employées ministérielles, accusent certains de leurs anciens collègues d’agressions sexuelles. Le ministre de la Justice est lui soupçonné d’avoir commis un viol il y a plus de trente ans.
Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse
Masquées, mais néanmoins déterminées, des milliers de femmes ont battu le pavé lundi 15 mars à Sydney pour réclamer justice. L’étincelle est partie de Canberra, où ces dernières semaines, quatre attachées parlementaires et ministérielles ont révélé avoir été victimes de viols commis par des collègues masculins.
Le scandale de trop
Un scandale au sommet. Et surtout celui de trop, d’après Jaime Evans, qui organise la marche à Sydney. « Je crois qu’on est a un moment charnière, estime-t-elle. Je n’avais jamais vu autant de colère au sein de la communauté. Tellement de femmes en ont ras le bol. Vous voyez, notre message aujourd’hui c’est : Assez ! »
Dans la foule, on croise des femmes de tous les âges. Malgré la chaleur et le difficile respect de la distanciation sociale, Jane a fait le déplacement. « J’ai 70 ans et je dois encore me battre pour ces bêtises, se désole-t-elle. Arrêtez de violer, arrêtez de tuer, arrêtez de harceler. Ce n’est pourtant pas compliqué. Arrêtez, maintenant, arrêtez. »
Enquête indépendante
Le gouvernement a ordonné une enquête indépendante sur la culture de travail au sein du Parlement. À Canberra, les manifestantes ont proposé au Premier ministre de défiler avec elles pour dénoncer le harcèlement au travail et le sexisme. Scott Morrison, qui avait lui suggéré une rencontre à huis clos, a décliné l’invitation.
RFI