Une situation gravissime se manifeste de façon répétée, depuis des années sur les terres d’expérimentation et de recherche en développement de l’Institut d’Economie Rurale (IER). Allouées par la famille fondatrice Niaré depuis 1906, 1026 hectares, et officialisées par l’Etat, sous le N° 5627 de titre foncier, et malgré un combatde longue-à-laine, mené par le personnel et le Syndicat national de Production (SYNAPROD), pour la sauvegarde et la préservation de ces terres, celles-ci ont été plusieurs fois morcelées et vendues sous des prétextes fallacieux, à des particuliers et aux services publics, sur ordre de la Mairie de la Commune 1 et du gouvernement.
Fatigués, désemparés et ne sachant plus à quel saint se vouer, les éminents chercheurs de l’IER, Dr Moro Souleymane Sidibé, secrétaire général de la Sous-section syndicale de l’IER, Pr Bamory Diarra, Biochimiste, Président de la CommissionTerres de l’IER, Dr kalifa Traoré, Chef de programme, système de production gestion des ressources naturelles et leurs collègues et camarades syndicaliste, se sont rendus à la Bourse du travail, le 25 février pour informer l’opinion nationale et internationale de cette convoitise débridée et mettre la presse en contribution afin de sauver ses terres, qui sont plus qu’un patrimoine national.
De 1906 à ce jour, 800 hectares de terres perdus
De 1068 hectares en 1906, octroyé par la famille fondatrice Niaré aux Français pour ériger une structure d’expérimentation agricole pour l’Afrique Francophone, IER a perdu progressivement 800 hectares de terres destinées à ses recherches et expérimentations au profit, soit des travailleurs dont l’Etat leurs avait déjà octroyé des parcelles à Djelibougou, soit au profit des privés en complicité avec la Mairie de la Commune 1 du District de Bamako, soit au profit des services de l’État.
Aujourd’hui, l’IER se retrouve avec 268 hectares seulement. Mais, malgré la clôture et le Titre Foncier N° 5627, en 2007 la Mairie de la Commune 1 a cassé le mur d’enceinte et a morcelé la zone attribuée au CILSS et CFPE par l’Etat au profit de Bakary Diarra et bien d’autres convoiteurs.
Malgré l’engagement permanent du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche ; malgré les multiples démarches de la Direction générale de l’IER; malgré les efforts syndicaux permanents de la section SYNAPRO de l’IER, de SYNAPRO National et de l’UNTM, pour la sauvegarde des terres de recherche ; malgré les accords signés entre le gouvernement du Mali et l’UNTM, le 05 février 2021, à la libération des terres de l’IER, la Mairie de la Commune 1 du District de Bamako persiste et signe à vouloir vaille que vaille vendre ces terres-là.
La dernière agression de la Mairie de la Commune 1
La dernière agression en date de la Mairie de la Commune 1 du District de Bamako, contre ces terres de recherche de l’IER, remonte à deux (2) semaines.
La Mairie de la Commune 1 du District de Bamako, dit vouloir intervenir pour le compte de certains habitants de Sotuba village qui se réclame propriétaires d’une Zone appelée « Tchènindjè » qui couvre une superficie de 71 hectares.
Alors que cette superficie est déjà occupée par le projet sur les dromadaires et le Système d’irrigation financé par AGRA (Alliance pour la Révolution Verte en Afrique) et la Sérothérapie du Laboratoire Central Vétérinaire.
Les missions de l’IER
L’éminant chercheur, le Pr Bamory Diarra, Biochimiste, Président de la Commission Terres de l’IER, a rappelé quelques missions de l’IER : « Crée en 1960, l’Institut d’Economie Rurale assure plusieurs missions dont entre autres : contribuer à la définition et à la mise en œuvre des objectifs et moyens de recherche et d’études au service du développement agricole ; élaborer et mettre en œuvre les programmes de recherche agricole; procéder à la mise au point de technologies appropriées pour l’accroissement de la production et l’amélioration de la productivité du monde rural; diffuser les résultats de recherche et d’études… »
Une obsession démesurée, non citoyenne et non patriotique des Maliens contre
Malgré la pertinence de la mission de l’IER et des résultats très positif des recherches, qui ont changé positivement la vie de beaucoup d’exploitants agricoles, par l’amélioration de leurs productivités et de leurs rendements et l’introduction de nouvelles variétés dans le répertoire des variétés, les chercheurs et Syndicalistes de l’IER se sont interrogés sur cette obsession démesurée, non citoyenne et non patriotique des Maliens contre leur propre développement.
Incapables de se projeter dans l’avenir dans l’intérêt des générations actuelles et futures. Comparé à nos voisins de l’Afrique de l’ouest précisément, le Sénégal, le Burkina Faso, le Ghana… où un centimètre près de ces espaces réservés aux recherches, sont protégés et défendus bec et angle par toute la population sans distinction.
Appel lancé
Les chercheurs et Syndicalistes de l’IERont lancé un vibrant appel à tous les Maliens de se lever et de faire échec aux projets de ces prédateurs et convoiteurs fonciers, sans foi ni loi qui ne visent que leurs sordides intérêts, sans jamais penser à l’intérêt national.
Pépin Narcisse LOTI
Source: Mali Demain